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DANS LA SUBDIVISION DE BATNA.
tions physiques, base certaine de tous les travaux à entreprendre. Cette année encore on a suivi la marche tracée pour les sondages précédents : 10 Rendre la vie aux oasis en décadence ; 2° rechercher les eaux jaillissantes dans les vastes solitudes qu'elles doivent animer. La première
Fontaine de la Vie (jaillissante) : 4.000 litres par minute, à 25°; 74m,96 de profondeur.
partie du programme, la plus facile, a été confiée à M. le sous-lieutenant Lehaut. La seconde exige une grande habileté ; elle revenait à M. Jus, l'ingénieur de la compagnie Degousée et Laurent, qui a eu l'honneur de former M. Lehaut et nos soldats à l'art du sondeur. Deux ateliers ont été composés et munis de ce que réclamait leur éloignement, ils partaient de Biskra, le 1" novembre 1857. El Ksour.
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FORAGES ARTÉSIENS EXÉCUTÉS
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Fontaine de la Prospérité (jaillissante) : 5.356 litres par minute, à 25'; 49m,64 de profondeur. M. le sous-lieutenant Lehaut a commencé le sondage
de Ksour le io novembre. Il devait achever un puits ouvert par les indigènes en 1853. Les foreurs (R'tâssin) avaient arrêté ce sondage à 47-,2o, parce qu'une nappe
d'eau, de 36 litres par minute, s'était fait jour en bas au boisage et leur avait présenté un obstacle insurmontable. Avec la sonde française, le succès était assuré dans ce terrain de sable argileux et de gypse Aussi, le 12 novembre , à 49-,64 de profondeur, trois jours après l'arrivée de nos soldats, le puits inutile de Ksour était changé en une magnifique fontaine donnant 5.336 litres d'eau par minute, à la température de 25°. Grâce au jaillissement de -,5o au-dessus du sol, les eaux purent être conduites clans l'oasis par un canal en remblai de 6o mètres de longueur ; tandis qu'auparavant la petite nappe de 36 litres se perdait dans un marais voisin.
A 25 kilomètres au nord' de Tougourt , au pied des hautes dunes qui séparent l'Oued-Rit' de l'Oued-Souf, se trouve Sidy-Sliman. Autrefois cette oasis a été prospère, mais à la fin de l'année 1857 elle offrait le plus
triste spectacle. Le sol inculte était couvert de palmiers coupés. Onze de ces arbres restaient seuls debout, mais leurs palmes jaunissantes contrastaient avec le feuillage vigoureux des oasis voisines. Le village tom-
bait en ruines. Les habitants avaient dû fuir ce lieu maudit et s'étaient retirés à Meggar. Le désastre remontait aux premières années du siècle. A cette époque, trois fontaines abondantes vivifiaient les dattiers et les cultures ; le scheick actuel Si-belAbbés avait été témoin de cet heureux temps. Mais ces fontaines s'étaient successivement taries, les tentatives pour en creuser de nouvelles avaient échoué ; depuis vingt-cinq ans la verdure avait disparu. Ce n'est pas qu'on eût manqué de courage et de persévérance, car on s'y était repris à sept fois différentes,
à mesure que la soif faisait sentir ses angoisses. Un scheick de Tougourt, Mohammed-ben-Djellab , touché de cette détresse, avait même convoqué les populations de l'Oued-Rit' à Sidy-Sliman pour arracher cette oasis
à la ruine qui la menaçait. Le courage du désespoir avait encore été impuissant, et les habitants, vaincus dans cette lutte impossible, avaient abandonné leurs palmiers, leur village, et s'étaient dispersés en pleurant. Le mal, disait-on, était sans remède ; un marabout vénéré avait déclaré que jamais l'eau ne coulerait plus à Sidy-Sliman.
Heureux de nos débuts de Ksour, nos soldats arri-
Sidi Sliman.