Annales des Mines (1858, série 5, volume 14) [Image 247]

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FORAGES ARTÉSIENS EXÉCUTÉS

DANS LA SUBDIVISION DE BATNA.

vent le 18 novembre. On fait choix, à goo mètres au sud-est du village, d' un point élevé qid permît d'irriguer l'oasis entière ; on y installe le sondage. Le 27, il était à Go mètres de profondeur dans un terrain semblable à celui qui recouvre la nappe de Sidy-Rached. Le 4 décembre, à 74-,96, la dernière couche livrait passage à une rivière de 4.00o litres d'eau par minute,

chaumières de nos départements on parlera encore de

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à 25° de température. Les habitants de Sidy-Sliman manifestèrent alors la joie la plus vive, les 'femmes baisaient les mains des soldats. Le caïd de Tougourt, les scheicks des environs vinrent remercier M. Lehaut. La fontaine fut bénie solennellement. Les coups de fusil de la fantasia échevelée des cavaliers des Oulad-Moulett se mêlèrent aux chants religieux de la population de Sidy-Sliman et de Meggar, réunie autour du puits de la Vie, où des actions de grâces étaient iendues à Dieu et aux Français. Quelques mois après, j'ai campé près de cette fontaine avec une colonne française, qui a pu s'y reposer de ses fatigues. Cette eau limpide fut d'autant mieux appréciée, que les dernières marches avaient eu lieu dans des dunes brûlantes. Déjà on pouvait juger de ce que sera Sidy-Sliman dans quelques années. Les habitants revenus à leur foyer avaient défriché 17 hectares ; l'orge nouvelle parait la terre de sa fraîche verdure, l'eau courait joyeusement dans les saguias , les vieilles souches étaient arrachées, on creusait des trous pour

les jeunes plantations, les maisons se relevaient ; avant peu un moulin sera mis en mouvement par la fontaine. Nos soldats si intelligents témoignèrent leur admiration de l'oeuvre de leurs camarades. Le miracle de cette résurrection fut pendant tout le jour le sujet des entre-

tiens du bivouac, et, j'en suis bien sûr, dans quelques

Sidy-Sliman.

Fontaine du Souvenir (jaillissante) 2,000 litres par minute, à 24.; 48 mètres de profondeur.

Beim,

Je n'avais pas le projet de faire un sondage cette année dans l'oasis de Bram ; mais au mois d'octobre, le cuvelage du puits s'étant rompu, l'eau avait presque cessé de couler, et les habitants, incapables de réparer cet accident, avaient demandé à mains jointes que l'on prît pitié d'eux. L'atelier de M. Lehaut se trouvait à peu de distance, il reçut l'ordre de se rendre à Brâm. Ce forage fut terminé en onze jours. On obtint 2.000 litres par minute, à 24°.

L'eau de Bram est des plus amères; elle a donné lieu à un proverbe fort répété dans l'Oued-Rie : Autant

recevoir des coups de béton que de boire de l'eau de Brâm; et le proverbe n'a pas tout à fait tort. Néanmoins, cette eau arrose des champs d'orge, de garance de l'aspect le plus agréable. Toute cette richesse ne dépérira pas, et cette charmante oasis continuera d'être verdoyante. Comme partout la joie des indigènes se traduisit par des fêtes.

Fontaine du Sche'ick 'tissa (jaillissante); 150 litres par minute, à 25°.5 ; 79m,80 de profondeur. L'essai heureux qui en 1857 fixait une fraction des

Selmia à Oum Thiour avait fait sensation dans le Sahara. Ces transfuges, comme les appellent les autres

tribus nomades, ont été en butte aux reproches, aux quolibets de leurs frères. On ne peut leur pardonner d'avoir renoncé à cette belle vie nomade pour se faire

Oum Thiour.