Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 83]

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EXAMEN ET TRANSFORMATION

ces 1.1oo ou 1.400 kil, combleront la mesure? Assurément, la charge de certaines roues est déjà trop forte; mais ce n'est parce que le poids total est trop considérable, c'est parce qu'il est mal réparti, quoique l'uniformité fût, d'après les partisans du système, sa raison d'être dans le cas dont il s'agit. Les longerons du tender ne supportant qu'une fraction tout à fait insignifiante du poids de la machine,

la répartition de la charge sur les six essieux étant d'ailleurs très-peu satisfaisante, puisque l'écart atteint

tt,5 d'après le constructeur, et jusqu'à 5,7 d'après l'Est, il est évident que la machine Engerth des che-

mins du Nord et de l'Est est une de ces erreurs dans lesquelles tombent parfois les praticiens les plus exercés.

Si on tient à construire encore des machines de 200 mètres quarrés de surface de chauffe, il faut tout simplement appliquer toute la charge sur les quatre essieux, en s'attachant, ce qui est facile, à obtenir une

répartition plus uniforme, de manière à rester audessous de la limite atteinte dans la machine actuelle. L'égalité rigoureuse serait facilement obtenue en renonçant à l'élargissement de la boîte à feu et reportant tous les essieux vers l'arrière, sans rien changer d'ailleurs à leurs distances relatives. D'après la répartition donnée par la pesée de la machine seule, faite au chemin du Nord, son centre de gravité est orn,548 en avant de l'axe du troisième essieu ( moteur) ; la pesée de la machine de l'Est donne pour cette distance 0'2,59. Pour que la répartition uniforme fût possible avec les mêmes entre-axes, il faudrait que cette distance fût portée à om,657. Or, les roues et essieux, dont le poids total est 7.700 kil. , ont leur centre de gravité à o,6o de l'essieu moteur. On

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DES MACHINES ENGERTH A 8 ROUES COUPLÉES.

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en déduit, en partant des chiffres les plus défavorables,

ceux du Nord, que le centre de gravité du poids suspendu (3.72o kil.) est à om,29 en avant de l'essieu moteur, et que l'ensemble des essieux devait être reporté de om,555 vers l'arrière pour que la distance du centre de gravité général à l'axe de l'essieu moteur,

fût portée à .o-,657. En réalité, l'amplitude de déplacement serait sensiblement moindre parce que j'ai négligé l'influence des pièces qui accompagneraient les

essieux dans leur translation, c'est-à-dire les ressorts de suspension, leurs broches, les plaques de garde, les boîtes à graisse, etc. Rien ne forcerait d'ailleurs à reculer autant le premier essieu, si l'on craignait d'augmenter le porte-à-faux de la partie des longerons qui porte les cylindres. Il est inutile, au surplus, d'insister sur la possibilité de remplir, à très-peu près, en faisant le projet d'une machine à huit roues, avec foyer en

porte-à-faux, la condition

1+ 21 -1" (Pl. II,

4 fig. 7) à laquelle correspond l'uniformité de répartition, réalisable par le règlement des ressorts (1).

La machine Engerth à huit roues couplées (fig. 4), telle qu'elle a été appliquée sur les chemins de l'Est et du Nord, ne soutient donc pas l'examen. On. ne peut même pas justifier sa disposition par la nécessité de soutenir l'arrière de la chaudière dans les soubresauts de la machine. Cette considération, fondée pour des machines à marche rapide, est tout à fait hors de cause (1) Exemple : la machine rïenne- Raab, construite par M. Baswel dans les ateliers de la société des chemins de fer autrichiens à Vienne, exposée à Paris en 1855, et livrée au chemin de fer du Midi.

Découplement des machines actuelles.