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PSEUDOMORPHOSES.
général pour les minéraux qui n'ont pas été produits par l'infiltration. D'ailleurs, quand bien même les deux minéraux qui s'enveloppent ne sont pas contemporains, il n'y a pas toujours pseudomorphisme. Car l'épidote, par exemple,
se montre souvent dans les feldspaths de divers porphyres; elle leur donne sa couleur vert pistache et elle forme dans leurs cristaux des nids et des veines micros-
copiques indiquant bien qu'elle leur est postérieure ; toutefois elle ne les remplace jamais complètement et elle reste même en assez petite proportion ; à vrai dire, il n'y a donc pas pseudomorphisme , mais simplement imprégnation et par suite enveloppement. 11 ne suffit pas, évidemment, qu'un minéral s'observe
dans un autre pour qu'on soit en droit de le regarder comme pseudomorphique ; il faut encore qu'il en prenne complètement la forme. Suivant les circonstances, un même minéral enveloppé est antérieur, contemporain ou postérieur à celui qui l'enveloppe ; c'est dans ce dernier cas seulement qu'il peut être pseudomorphique , mais il ne l'est pas nécessairement. Remarquons encore que l'isomorphisme explique Autres minéraux regardés comme pseudomorph igues.
très-bien des faits que l'on a souvent attribués au pseudonaorphisme.
Les anciens minéralogistes, notamment Romé de Lile, de Bournon, considéraient le fer spathique comme
le résultat d'une cémentation qui, s'opérant sur des cristaux de chaux carbonatée, avait substitué l'oxyde de fer à la chaux. L'explication semblait d'autant plus
naturelle qu'on trouve quelquefois des cristaux de chaux carbonatée qui sont visiblement pseudomorphosés en fer spathique ; toutefois, elle a dû être com-
plètement abandonnée et restreinte à quelques cas
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PSEUDOMORPHOSES.
particuliers, depuis que M. Mitscherlisch a établi l'isomorphisme des carbonates de chaux et de fer. Je pense que la même remarque s'applique à d'autres minéraux qui maintenant encore sont considérés comme pseudomorphiques, mais qui, en réalité, sont simplement isomorphes. Si, par exemple, l'achmite renferme plus de 10 p, ioo de soude, il ne faut pas en conclure que cet alcali ait été
introduit par la décomposition d'une autre variété de pyroxène telle que l' cegirine , contenant de la chaux et plus de protoxyde fer ; peu de minéraux ont, en effet, des formes plus nettes, un éclat plus vif, et portent moins
de traces d'altération. L'achmite et Fgirine sont visiblement deux variétés de pyroxène à base de fer et de soude, et elles correspondent à 1' arfvedsonite ainsi qu'à la krokidolite dans le groupe de l'amphibole. De même, je n'ai pas réuni l'asbeste aux minéraux pseudomorphiques ; car rien n'indique, comme l'admettent plusieurs minéralogistes, qu'elle résulte de la décomposition de l'amphibole ou du pyroxène ; or, si
elle avait quelque tendance à une décomposition, la ténuité de ses fibres rendrait cette dernière très-facile; de plus, bien que la chaux s'y trouve quelquefois en petite quantité ou bien même y fasse tout à fait défaut, il n'en est pas toujours ainsi ; les asbestes du Zillerthal, de la Tarentaise, de Danemora contiennent, en effet, plus de 15 p. ioo de chaux; je pense d'après cela que l'asbeste est simplement une variété fibreuse d'amphibole ou de pyroxène. Je ferai d'ailleurs observer que
les principales variétés d'amphibole et de pyroxène peuvent prendre une structure fibreuse et plus ou moins voisine de l'asbeste. C'est notamment ce qui a lieu pour la trémolite, l'actinote (strahlstein), l'hornTOME XVI, 1859.
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