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DU Nono ET DU PAS-DE-CALAIS.
SITUATION COMMERCIALE DES HOUILLÈRES
et la paresse des chauffeurs avaient contribué longtemps à leur faire accorder. Pour la fabrication du gaz, on préfère en général les houilles grasses à longue flamme ; elles donnent moins de gaz, mais ce gaz est plus éclairant, et elles donnent
plus de coke et du meilleur coke. Enfin, si les houilles sèches sont d'un usage commode dans les foyers domestiques, elles ont l'inconvé-
nient de fumer beaucoup et de passer vite ; aussi leur préfère-t-on les houilles demi-grasses qui brûlent trèsbien dans le foyer quand le tirage est bon , ne produisent point de fumée et durent longtemps au feu. Si nos houillères du Nord ne produisent point de houilles sèches à longue flamme, il n'y a donc point lieu de le regretter ; les qualités de houille qu'elles fournissent suppléent avantageusement à celles-là, et l'absence de cette espèce de houille n'est point pour elles une cause d'infériorité dans la lutte qu'elles soutiennent contre l'étranger. En résumé ce n'est point la nature, la variété et la qualité des charbons qui font défaut ; sauf les houilles sèches à longue flamme, nos mines produisent en abondance les mêmes variétés de houille que l'Angleterre et la Belgique, leur nature, leurs qualités sont les mêmes ; nous avons seulement à regretter de ne pas être plus riches en charbons demi-gras. Ce qui constitue l'infériorité de nos houilles au point
de vue commercial, c'est qu'en général leur charbon est friable et qu'au sortir de la fosse il renferme moins de gros. Vis-à-vis des charbons anglais, il est un genre d'infériorité que partagent les charbons belges, c'est l'impureté des charbons mélangés ; lors de l'abatage dans la veine, il s'y mêle beaucoup de matières schisteuses
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et terreuses ; cela tient à la nature des veines -et à ce que nous ne faisons pas subir à .nos houilles le triage que leur font subir les Anglais ; le lavage ne remédie
à cet inconvénient que dans un nombre de cas restreints.
Au point de vue de la puissance de production, nos mines sont dans de bonnes conditions et il n'est point douteux qu'elles ne soient assez riches pour fournir seules, sans le secours de l'étranger, les quantités de houilles maigres et de houilles grasses qui sont nécessaires à notre industrie ; il n'y a que la production des
houilles demi-grasses qui ne sauraient aujourd'hui répondre aux besoins de la consommation. Sous un autre rapport, nos mines ne pourraient pas non plus suffire aux demandes ; elles produisent peu de gros, et c'est l'Angleterre et surtout la Belgique qui nous fournissent cette catégorie de charbon. Dans le nord de la France on ne livre généralement le charbon au commerce que sous deux états, à l'état de gros et à l'état de mélange. Lorsque la houille sort de la fosse, des ouvriers en retirent à la main les plus gros morceaux, ce qui donne le gros ; le reste forme le tout venant ou mélangé.
En Belgique, le charbon est généralement dur et gailleteux, et on lui fait subir des triages et des manipulations nombreuses ; de là les dénominations suivantes
Gaillette ou gros à la main. Gailleterie, morceaux moins gros que les précédents, sans menus.
Petite gaillette, morceaux encore plus petits, sans menu.
Gailletin, morceaux gros comme des noix, sans menu.
Diverses sortes de houille.