Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 75]

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DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS.

SITUATION COMMERCIALE DES HOUILLÈRES

de vapeur, on obtient souvent un coke mal formé, d'une combustion difficile et obstruant les grilles ; pour la forge, la consommation est plus grande, une température élevée plus difficile à obtenir et le déchet du fer plus considérable; enfin dans la fabrication du gaz on a moins de gaz, un gaz moins éclairant et un coke médiocre ; c'est dans le chauffage des chaudières à vapeur que les inconvénients de l'impureté du charbon sont le moins saillants; ils ne laissent pas cependant que d'être sensibles ; on y remédie pour la forge et la fabrication du coke par le lavage, mais cette opération

augmente le prix de la houille et ne s'applique point. aux charbons pour gaz ; l'impureté de nos produits français et des produits belges les constitue donc vis-àvis des produits anglais similaires, dans un état d'infériorité qu'une certaine différence de prix peut seule racheter. Le département du Nord ne produit pas, de houilles sèches à longue flamme; celui du Pas-de-Calais paraît en renfermer; mais elles ne sont pas encore exploitées sur une grande échelle ; le bassin de Mons, au con-

traire, les produit en abondance et en

renferme des

gisements considérables. Ce charbon, tel qu'il sort de la fosse, renferme une

grande proportion de morceaux plus ou moins

dont on opère le triage et que l'on désigne

gros,

dans le

commerce sous le 'loin de gros à la main, gaillette et

gailleterie suivant la grosseur; c'est un grand avan-,

a

dont la production n'est point considérable (1) et dont l'exportation est faible.

Les houilles sèches à longue flamme sont bonnes pour la grille, la fabrication du gaz et le chauffage domestique; pour la grille les houilles dures, grasses ou demi- grasses, les remplacent avec avantage ; elles ont un pouvoir calorifique plus élevé, elles tiennent mieux au feu et passent moins vite ; il y a trente ans , quand l'usage des chaudières à vapeur n'était point répandu, on préférait de beaucoup les houilles sèches à longue flamme, car elles s'allument vite, brûlent facilement, donnent une flamme 'longue et claire, permettent au besoin de pousser le feu très-vite, et sont excellentes pour chauffer de grandes surfaces. Placées sur un feu bien ardent, elles collent assez pour se tenir agglutinées et pour que le menu ne passe pas au travers des barreaux, niais pas assez pour faire voûte et pour exiger un travail continuel de la part du chauffeur. Tant de qualités, dit M. Michel Chevalier en parlant du charbon flénu, ont été partout appréciées, et à Paris, plus que nulle autre part, elles lui ont assuré une haute réputation qui s'affermit tous les jours davantage (2). Mais depuis on a appris à mieux monter les foyers ;

on a reconnu l'utilité d'un excellent tirage , et l'on a vu qu'avec un chauffeur intelligent et qui ne craignait point de se donner quelque peine, les houilles grasses à longue flamme et les houilles demi-grasses

de gros, car

donnaient de très-bons résultats ; les houilles sèches à longue flamme ont perdu la supériorité que l'ignorance

L'Angleterre envoie aussi beaucoup de houilles sèches à longue flamme, semblables aux flenus de Mons;

La quantité extraite en 185:5 est estimée à 500.000 tonnes.

tage pour une mine de produire beaucoup il se vend à un prix beaucoup plus élevé que le mélangé.

elle a de plus le canne] coal, espèce de

charbon es-

sentiellement flambant et d'une grande légèreté, mais

Observations sur les mines de Mons et sur les autres mines qui approvisionnent Paris. (Annales des mines, t. 215.)