Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 118]

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DU NORD ET DU PAS -DE-CALAIS.

SIT UATION COMMERCI ALE DES HOUILLÈRES

concurrence excessive; mais il nous semble que nos houillères poussent l'application de ce principe trop loin, lorsqu'elles abandonnent presque entièrement les marchés éloignés aux houilles belges. Sans doute elles ne peuvent les aborder qu'en consentant des réductions de prix notables ; mais si elles gagnaient peu sur le prix de vente, elles auraient l'avantage de produire plus, et par suite de diminuer leurs frais généraux ; leur politique doit consister non point à exclure les houilles

belges des marchés facilement accessibles aux deux pays, mais à prendre une part aussi large que possible dans l'approvisionnement de chaque marché, et à profiter pour cela de tous les accroissements de consul- mation.

Nous savons bien que l'on peut répondre à cette observation que la demande a été tellement forte dans ces dernières années, qu'il était presque impossible à

nos mines de produire assez pour y suffire ; 41'

qu'elles

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Nous sommes convaincu que nos houillères ont tort, dans leur propre intérêt, de ne pas produire davantage houille ces sortes de combustibles. Le commerce de la comprend

10 Les gros et gailleteries ;

2° Le tout venant; 5° Les fines; 40 Le coke;

50 Les briquettes.

C'est le tout venant, le principal produit, celui dont on fait la consommation la plus grande; mais ce n'est pas le seul ; il ne peut remplacer les autres; le con-

sommateur veut avoir et a besoin d'avoir du gros, du coke et des briquettes ; les mines qui ne livrent que du tout venant n'en rencontrent pas moins de concurrence pour cette sorie de charbon et se privent de participer

aux fournitures de gros, coke et briquettes; elles évitent, il est vrai, de faire du fin, sorte de charbon

devaient par conséquent choisir les débouchés qui leur étaient les plus avantageux.

dont l'écoulement est difficile; mais la fabrication du coke et des briquettes permet de l'écouler avantageu-

Mais cet état de choses n'a duré que trois ans environ, de 1854 à 1857, tandis que notre observation s'applique à toutes les années ; la réponse que nous venons d'indiquer ne lui ôte donc rien de sa force, Une autre observation à laquelle nous attribuons

sement.

encore plus de valeur et de portée, c'est que nos houillères ne livrent à la consommation ni gros, ni gaine-

teries, ni coke, ni briquettes, ou n'en livrent que des quantités insignifiantes ; leurs produits consistent presque uniquement en tout venant ; ainsi les chemins

Sans doute aussi il est plus simple de vendre le charbon tel qu'il sort de la fosse ; la simplicité en affaires a bien son mérite. De plus, nos charbons sont moins gailleteux que ceux de Belgique et d'Angleterre; mais dans le commerce, il faut se servir des mêmes moyens et des mêmes armes que les concurrents, si l'on veut grandir et conquérir une large place sur le

marché; nous croyons que nos houillères auraient

de fer, qui tirent de la Belgique près de 200. 000 tonnes de coke, gros et briquettes, ne tirent de nos houillères

avantage à entrer dans cette voie et nous sommes persuadés qu'elles ne tarderont pas à le faire. Nous avons exposé la situation de nos houillères et

du Nord que 20.000 tonnes environ de gros, coke ou briquettes ; elles n'en produisent presque pas.

celles des mines belges et anglaises avec lesquelles elles sont en concurrence; il nous sera facile mainte-