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DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS.
SITUATION COADIERCIALE DES HOUILLÈRES
Mais Charleroi ne prendrait qu'une faible part à ces avantages ; il en profiterait à peine et relativement perdrait. Quelles seraient les conséquences des suppressions de droits que nous venons d'indiquer? La première serait un abaissement correspondant des tarifs sur le chemin de fer. Celui-ci ne voudrait pas perdre les transports qu'il a aujourd'hui. Une ré-
duction de i,41 sur le transport de Valenciennes à Paris n'est pas assez élevée pour qu'il ne puisse le faire; il a tout intérêt, d'autre part, à ce que Charleroi continue à expédier beaucoup en France à de grandes distances. Il sera donc conduit à diminuer aussi ses tarifs sur cette ligne, quoique la concurrence des canaux agisse moins de ce côté. La diminution des tarifs de chemins de fer sera donc la conséquence de la suppression des droits de navigation. Que vont faire les mines? Il est clair que les bassins de Valenciennes et Mons vont se trouver à Paris, à Rouen et à Amiens dans des conditions peu différentes de celles où elles se trou-
vaient avant la réduction des droits de douanes; il leur suffira d'une baisse de of,5o à of,6o à la tonne pour maintenir leur position ; elles auront sur Charleroi, pour les expéditions par eau au delà de Fargniers , un avantage important ; mais Charleroi, qui tient à se développer, baissera ses prix pour se maintenir ; la diminution des tarifs des chemins de fer lui viendra sans doute aussi en aide. Il semble donc que Valenciennes et Mons pourraient
ne point baisser leurs prix de vente. Mais le Pas-de-Calais n'obtient qu'un médiocre avan-
tage vers le littoral; il devra, pour se maintenir sur ce
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marché qui est d'une haute importance pour lui, consentir une réduction de plus d'un franc par tonne ; par suite il viendra faire une concurrence très-forte à Mons, sur Lille, et aussitôt les chemins de fer terminés, il disputera à Mons et à Valenciennes le marché de Paris et des points intermédiaires. C'est ce qui les forcera à faire les mêmes réductions de prix.
Nous estimons que le Pas-de-Calais devra baisser ses
franc à i,5o par tonne. Valenciennes et Mans en feront autant ; ils n'auraient pas intérêt à faire plus, prix de
s'il y avait simplement réduction de droits sur les houilles anglaises ; tout au plus devons-nous admettre Or,20 à of,5o de moins dans la baisse qu'ils auraient subie sans la suppression de tarifs sur les voies navigables de l'État.
La réduction des droits sur les houilles anglaises seule aurait amené une baisse de if,8o sur les prix de la houille dans les ports de mer ; à mesure qu'on se serait éloigné des points d'arrivage, la diminution eût été moins forte, et là où les charbons belges et français eussent diminué, la baisse eût atteint i franc à peine; son effet sur l'accroissement de la consommation eût été faible; avec la suppression des tarifs sur les voies navigables dépendant de l'État, la baisse atteindra le chiffre de i franc à 5 francs, suivant les localités et sera de 9 à 5 francs sur les marchés les plus éloignés
des mines. Cela ne peut manquer d'exercer une influence sensible sur la consommation et, par suite, sur la production de nos mines. Or une grande production permet de réduire considérablement les frais d'exploitation de la houille
quand une mine est en activité, il lui suffit souvent d'un capital moitié moindre que celui qu'elle a dépensé