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SITUATION COMMERCIALE DES HOUILLÈRES
pour doubler ou tripler sa production.
L'exploitant
trouve donc dans l'augmentation des quantités vendues un moyen de baisser son prix de revient; vendant plus,
il peut vendre meilleur marché. En contribuant à accroître rapidement la consommation, la suppression des droits de navigation sur les lignes dépendant de l'État aurait donc pour résultat d'amener l'accroissement de production de nos mines et, par suite, un nouvel abaissement des prix de vente. C'est au développement de leur production que doivent tendre les efforts des exploitants, car il leur permettra de regagner sur le nombre de tonnes vendues ce qu'ils perdent par la diminution du bénéfice à la tonne ; l'intérêt du consommateur est que nos mines se développent, car c'est d'elles qu'il y a lieu surtout d'espérer la houille à bon marché. En effet, ainsi que nous l'avons montre, les houilles anglaises ne peuvent point approvisionner à bas prix nos grands centres de consommation, tels que Paris, le Nord, la Somme, l'Aisne et l'Oise ; précisément parce que l'industrie houillère est très-développée en Angleterre, elle ne peut baisser ses prix de vente à la fosse; ce n'est que de diminutions sur les frais de transport que le consommateur peut attendre des diminutions de prix d'achat. Pour nos mines, c'est non-seulement sur les prix de transport, c'est aussi sur les prix de vente qu'elles peuvent l'espérer; mais ces réductions ne seront obtenues d'elles que le jour où elles y trouveront avantage, c'est-à-dire le jour où une grande consommation leur permettant de produire beaucoup, leur permettra aussi de trouver une rémunération suffisante de leur capital en produisant et en vendant à bas prix. Puis, il ne faut pas l'oublier, les consommateurs ont tout avantage à ce que nos mines fassent concur-
DU NORD ET DU PAS-DE CALAIS.
race aux produits de l'étranger, et plus cette concur-
rence' sera grande, plus ils auront chance d'avoir la bouille à bas prix. S'il n'y avait que la Belgique et l'Angleterre pour approvisionner nos marchés du Nord, la Belgique trouverait probablement plus de bénéfice à restreindre l'étendue des marchés qu'elle alimente pour maintenir ses prix élevés ; l'Angleterre ferait peut-être le même calcul, quoiqu'il soit moins à craindre à cause de son énorme production ; mais la Belgique le ferait certainement;
il suffit de se reporter à ce que nous
avons dit de la conduite adoptée par les divers bassins
de Mons, du Centre et de Charleroi pour s'en convaincre. N'avons-nous pas vu en 1854, quand la guerre de Crimée a amené une élévation des frets par mer, en même temps que la consommation de houille augmen-
tait en France, la Belgique donner le signal d'une hausse rapide que la concurrence du bassin de Valen -
ciennes et des houilles anglaises a pu seule arrêter ; pendant un certain temps , les prix de Valenciennes étaient les mêmes que ceux de Mons ; de plus, les livraisons de houilles belges laissaient souvent à désirer,
le tout venant et les gailleteries étaient souillés de pierres et de schistes comme ils ne l'avaient jamais été. Nous n'avons pas vu le bassin de Valenciennes imiter
il a suivi la hausse, il ne l'a pas provoquée, et, malgré l'abondance des demandes, il n'a pas ces exemples ;
livré plus mal que précédemment. Nos consommateurs ont donc tout avantage à ce que les mines du Nord et du Pas-de-Calais se développent ;
leur intérêt est lié intimement au leur ; ils ont tout à gagner à la concurrence qu'elles font aux houilles de Belgique et d'Angleterre.
Les mesures les plus propres à hâter ce développe-, ment se résument ainsi Tour, xVii, 1860.
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