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Diminution du phosphate de chaux.
AZOTE ET MATIÈRES ORGANIQUES.
Si l'on considère le phosphate de chaux des os fossiles, il peut également subir soit une diminution, soit une augmentation. D'abord, quand les os viennnent à être imprégnés par une substance minérale, comme la chaux carbonatée, la pyrite, la proportion du phosphate de chaux dans l'unité de poids tend nécessairement à diminuer. Maintenant M. Dumas a observé qu'il suffit de laisser pendant vingt-quatre heures de l'ivoire dans de l'eau fortement chargée d'acide carbonique pour dissoudre ses
sels calcaires (1). Or l'eau qui s'infiltre dans l'intérieur de la terre peut contenir de l'acide carbonique qui dissout plus ou moins le carbonate ou le phosphate de chaux. En outre, M. A. Milne-Edwards a constaté que l'eau chargée d'acide carbonique dissout plus facilement le phosphate que le carbonate de chaux ; par suite la proportion du phosphate tend, dans ce cas, à diminuer, et au contraire celle du carbonate à augmenter. On conçoit d'après cela que, dans les os fossiles, le phosphate de chaux puisse diminuer considérablement et même tomber à 25 p. ioo, comme l'a constaté M. Frémy.
D'un autre côté, à part les cas qui viennent d'être Augmentation du phosphate de chaux.
mentionnés, le phosphate de chaux qui est peu soluble doit naturellement augmenter à mesure que l'osséine se détruit et au-dessous du terrain diluvien, cette der-
nière a presque complétement disparu. Les analyses d'os fossiles faites par MM. Frémy, Girardin et Preisser, montrent, en effet, que le phosphate de chaux peut s'élever jusqu'à 8o p. ioo dans les os fossiles, tandis qu'en
moyenne il n'est guère que de 6o p. s oo dans les os à l'état normal. Un os fossile subit donc des altérations très-complexes. D'abord sa porosité et sa densité augmentent. outre, so4 osséine se détruit, et le rapport entre ses
ANIMAUX.
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sels calcaires est plus ou moins modifié ; ce rapport peut
même être complétement inversé. Dans la première phase de sa fossilisation, l'os qui conserve une grande partie de son osséine, et fait une effervescence lente dans l'acide, perd un peu de son carbonate de chaux ; dans la deuxième phase, son osséine a disparu presque
entièrement ; il happe à la langue et il fait une effervescence vive dans l'acide ; alors le carbonate de chaux tend généralement à augmenter plus rapidement que le phosphate. Indépendamment des métamorphoses qui viennent
d'être signalées, les débris animaux peuvent en subir un grand nombre d'autres qui sont même plus complètes et dans lesquelles ils conservent cependant leurs formes ; ils offrent alors des pseudomorphoses (1). Ces pseudomorphoses ne sont pas aussi variées pour les os que pour les autres corps organisés ; en sorte qu'il suffira d'en mentionner quelques-unes. Par exemple, les os des fahluns de la Touraine qui se
trouvent dans des sables granitiques sont durs, trèspesants et de couleur brune : cette couleur est beaucoup plus foncée vers leur périphérie et ils ont visiblement
été imprégnés par de l'oxyde de fer, cheminant de l'extérieur à l'intérieur; ils se sont changés en partie en phosphate de fer. Dans une vertèbre d'ichthyosaure de l'argile de Dives, MM Girardin et Preisser ont d'ailleurs trouvé 16 p. moo de phosphate de fer. Le phosphate de chaux des coprolites subit quelquefois la même transformation que celui des os ; c'est en particulier ce qu'on observe pour des coprolites du muschelkalk de la Lorraine. (1) Annales des mines, 1859 t. XV. Recherches sur les pseudomorphoses, p. 379.
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Pseudomorphoses
des animaux.