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AZOTE ET MATIÈRES ORGANIQUES.
VÉGÉTAUX.
naissance. On voit alors que la tourbe, le lignite et même la houille renferment plus d'azote que la moyenne
L'azote contenu dans les combustibles fossiles est quelquefois en proportion assez grande pour qu'on ait
des bois de la flore actuelle. Dans toutes les houilles et même dans l'anthracite, il y en a plus que dans le bois des fougères arborescentes. Par conséquent, il est vraisemblable que les feuilles des végétaux ont beaucoup plus contribué que leurs bois à former la houille
songé à l'utiliser à la fabrication des sels ammoniacaux. C'est notamment ce qui a lieu pour la tourbe, et on sait que du chlorhydrate d'ammoniaque se recueille dans la fabrication du gaz de l'éclairage. A Malovka en Russie,
et les combustibles fossiles.
Ce résultat vient d'ailleurs jeter une lumière inattendue sur l'origine de la houille. On sait, en effet, que la houille a quelquefois été attribuée à des accumulations de bois flotté. Mais il est facile de comprendre que dans cette hypothèse les feuilles, les écorces, les racines et en général les parties molles auraient été détruites, tandis que les parties dures comme le tronc et
les branches, c'est-à-dire le bois, auraient seules résisté. Et alors il deviendrait très-difficile d'expliquer
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du lignite. Si cette houille de Russie a conservé ses matières volatiles, beaucoup mieux que les combustibles de même âge, il faut atttibuer sans doute à son gise-
ment, mais peut-être aussi à son argile ; car l'argile, particulièrement l'argile magnésienne, a une grande affinité pour les matières organiques (S 6). Les végétaux fossiles sont pseudomorphosés beau-
Il n'en sera plus de même si nous supposons, avec M. Élie de Beaumont, que les .v'égétaux qui ont formé la houille se sont développés sur place. Car ces végétaux étaient essentiellement acotylédonés. Ils devaient
coup plus souvent que les os fossiles. Ce résultat
fournissaient beaucoup moins de bois que les arbres de
nos climats. Du reste, les fougères y étaient trèsabondantes et leurs feuilles, qui sont dures, épaisses et résistent bien à la destruction, composaient souvent
la plus grande partie du végétal. Les débris de ces végétaux acotylédonés étaient donc beaucoup plus riches en azote que le bois, et tout porte à croire qu'ils se sont développés dans des marais, comme les mousses qui engendrent la tourbe à l'époque actuelle.
les combustibles fossiles.
la houille est même distillée spécialement pour l'extraction des sels ammoniacaux (1). Elle présente d'ailleurs des caractères tout particuliers ; elle est trop argileuse pour être brûlée et d'un autre côté, par sa couleur brune, par sa grande proportion d'eau et de matières volatiles, elle se rapproche complètement
comment la houille et les combustibles fossiles peuvent contenir plus d'azote que le bois.
être, au moins en partie, herbacés. Ceux qui étaient arborescents avaient des tiges qui, à volume égal,
Fabrication des sels ammoniacaux avec
semble très-bizarre au premier abord, et on serait naturellement porté à croire que le phosphate et le carbonate de chaux doivent au contraire moins bien résister à la fossilisation que le carbone. Mais pour que les végétaux ne soient pas détruits, certaines conditions sont nécessaires ; il faut en particulier que l'argile ou bien une couche imperméable les protége contre l'infiltration. On sait que c'est le cas habituel pour les combustibles qui sont compris entre des couches d'argile ou de schiste. L'expérience montre d'un autre côté que si des végétaux sont complétement isolés dans les grès, les calcaires, les gypses, les tufs, en un mot dans les roches (s) Guillemin. Explorations minéralogiques dans la Russie d'Europe, 1860, p. 18.
Pseudomorphoses des végétaux.