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BULLETIN.
environ. A la limite, l'essieu b aurait à supporter et le poids suspendu (2 .244 kil.) du tender et la charge P ( '5.000 kil. environ) qui, agissant respectivement avec des bras de levier de sm, 15 et 2m, Io , ont des moments sensiblement égaux relativement à b.
Cette limite extrême n'est pas atteinte, sans doute. Mais où s'arrête la surcharge de b? Que b fléchisse à son tour, et c'est c qui, à son tour aussi, est surchargé, le poids suspendu du tender se décomposant
presque uniquement entre cet essieu et l'essieu a de la machine. Ainsi, en reprenant l'exemple précédent, on aurait à la limite :
a" Pour surcroît de charge sur a, 2.500 kil., 2" Et pour la charge de c 18 744 kil., non compris le poids de l'essieu et des roues. Il est inutile d'analyser plus longuement ces perturbations qui vont d'ailleurs, comme le remarque M. Vuillemin, aujourd'hui ingénieur en chef du matériel et de la traction (t. XVII , page 459), jusqu'à appliquer les traverses des longerons du tender sur la chaudière et à paralyser complétement l'articulation! Objectera-t-on que la machine Engerth, proprement dite, c'est-à-dire à essieux mobiles encadrant la boite à feu, est sujette aux mêmes effets? Cette objection tomberait d'elle-même. Dans la machine Engerth, l'essieu placé en avant du foyer ap-
partient, non à la machine mais au tender. Il ne peut être chargé directement par le châssis de la machine, puisqu'il est mobile et que cette mobilité est le but ! de plus le tender soulage toujours les essieux de la machine; il les soulage sérieusement, de la totalité du poids P appliqué sur ses longerons, et il ne les charge jamais! Voici donc, en somme, les conséquences de l'accouplement. 1° A l'état de repos (ou en marche lorsque la répartition n'est
pas sensiblement altérée par les inégalités de la voie), on ne
reporte sur les roues du tender qu'une fraction tout à fait insignifiante (i/55 b. 1/37) du poids de la machine. a° On n'améliore nullement la stabilité. puisque les machines découplées sont non-seulement aussi stables inais plus stables que les machines accouplées (M. Vuillemin, t. XVII, page 459). 5° Sous l'Influence des inégalités de la voie, cet insignifiant
soulagement apporte par les roues du tender aux roues de la machine disparaît passagèrement, et les roues de la machine
BULLETIN. 647 arrivent même à porter une partie du tender et de sa charge. h" Les roues du tender sont soumises alternativement à des surcharges énormes, trop bien confirmées par la rapide destruction de leurs bandages (M. Vuillemin), et non moins des-
tructives de la voie. (Voir ci-après, page 6119.)
5° On augmente beaucoup la roideur du système dans les courbes, et cela d'autant plus que l'articulation est beaucoup moins flexible que celle de l'Engerth proprement dite, puisqu'aux glissements des supports de la boîte à feu sur les longerons, s'ajoutent ceux qui ont lieu sur les glissières intercalées entre les longerons du tender et les ressorts, rendus fixes, de l'essieu d'arrière de la machine. (S'il y a un fait bien établi à l'Est, c'est que les machines accouplées sont de beaucoup les plus rigides de toutes, y compris les Crampton, qui ont cependant un plus grand empatement d'essieux fixes, 4,5e au Les déraillements de machines accouplées lieu de 5",95. étaient si fréquents et leurs conséquences si graves pour la régularité du service, qu'un ordre de la compagnie a interdit rigoureusement toute manoeuvre avec ces machines.) 6' On rend le refoulement beaucoup plus difficile en courbe, le tender, poussé seulement par le pivot, c'est-à-dire par un seul point, fort excentrique, tendant à se coincer obliquement sur les rails. 7" On réduit considérablement le parcours annuel des machines, et on augmente dès lors dans le même rapport l'effectif nécessaire pour un trafic donné. Et tout cela en vue de remédier à des inconvénients tout à fait imaginaires à petite vitesse, c'est-à-dire aux oscillations de la chaudière, et sous prétexte d'assurer la permanence de la répartition, tandis qu'on ne fait qu'aggraver singulièrementles
perturbations qui résultent pour elles des inégalités de la voie (1) !
Affranchis de cette dépendance mutuelle, la chaudière et le i) Il est bon de remarquer en passant que les réactions indiquées des deux véhicules l'un sur l'autre ne peuvent se produire dans la disposition adoptée par M. Beugniot, la beite à feu ne s'appuyant sur l'essieu antérieur du tender que par l'intermédiaire de deux petits ressorts auxiliaires ad hue,
d'une grande flexibilite(o"l,02 par tonne). De plus le tender ne peut que soulager les essieux de la machine; il ne leur fait jamais payer ce bon office en les chargeant àson tour. Evidernment, si on jugeait nécessaire de gêner la tendance
aux oscillations verticales et horizoniales, de la chaudière, il n'y aurait pas autre chose à faire que d'imiter cette disposition. Mais en dehors des courbes de très-petits rayons qui réclament impérieusement pour une machine à huit roues couplées des expédients analogues à ceux de MM. Beugniot, Polonceau (machines à osselets) ou Caillet, la crainte des oscillations est purement chimérique pour une machine à petite vitesse, et il est impossible de la mettre sérieusement en avant en présence de l'expérience de tous les jours,