Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 73]

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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER

EN ANGLETERRE.

pas en général suffisamment compte lorsqu'on compare les forges des deux contrées : c'est la nature si différente des minerais. Si les minerais anglais étaient aussi purs que les nôtres, on pourrait encore aujourd'hui, dans certains districts, les fondre avec avantage au charbon de bois. Ce combustible n'est, dans le Royaume - Uni, ni aussi rare ni aussi cher qu'on le suppose généralement. Ainsi à Pontypool, dans le pays de Galles, où l'on affine pour fers-blancs par le procédé comtois de bonnes fontes au coke, la tonne de charbon de bois, rendu en forge, ne coûte pas au delà de 6o francs (1). Mais les meilleurs minerais anglais,

extinction prochaine en France ; il est plutôt à présumer que les fontes au bois pourront y lutter longtemps

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sauf les fers spathiques et certaines hématites brunes, ne

donneraient pas au combustible végétal, des produits analogues à nos fontes de Comté, du Périgord et du Berri. On n'aurait en particulier aucun intérêt à traiter ainsi les minerais houillers et ceux du Cleveland. Outre les fers spathiques et les mines douces dont nous venons de parler, les hématites rouges du Lancashire et du Cumberland sont les seuls minerais anglais qui méritent la fusion au charbon végétal ; encore faut-il choisir ces derniers avec soin, car le plus souvent ils sont très-quartzeux, et les hématites rouges les plus pures ne valent pas nos minerais tertiaires en grains. C'est bien là, au reste, dans le Lancashire, que se rencontrent les deux ou trois hauts fourneaux qui marchent encore au charbon végétal en Angleterre. La disparition si rapide des hauts fourneaux au bois, chez nos voisins, ne doit donc pas faire craindre leur (1) Ce prix monterait rapidement, nous le savons, si plusieurs hauts fourneaux marchaient au charbon de bois, dans ce district. Néanmoins dans les comtés peu peuplés du pays de Galles et du Nord de l'Angleterre, les bois sont encore assez abondants.

encore avec les fontes au coke, du moins si l'on se borne à traiter au combustible végétal les minerais de qualité supérieure.

Les maîtres de forges anglais, aussi bien que les nôtres, préfèrent, pour le travail des fersfins, les bonnes

fontes en bois aux meilleurs fontes au coke. Pour les numéros supérieurs de la tréfilerie, les fers aciéreux et les aciers puddlés, ils recherchent spécialement les fontes au bois de Suède, des Indes, du Canada, etc., et le jour viendra sans doute où ils apprécieront également, pour ces usages spéciaux, certaines fontes de France. Il est dans tous les cas à remarquer que, jusque clans ces derniers temps, et malgré la concurrence des fontes au coke, la production des fontes au bois n'a pas diminué en France. La statistique officielle donne en effet tonnes.

Pour

184. 18117

t85o 1852

1858 .. 1859 (a) Années dc crises politiques.

280.000 539.453 229.519) 265.540 326.00o 336.0oo

Ces chiffres ne comprennent pas d'ailleurs les fontes

obtenues par un mélange de coke et de charbon de bois.

Le but constant de tout industriel est l'abaissement Le prix de revient la fonte incessant du prix de revient de ses produits. En dehors dedemeure

de la valeur des matières premières, le fabricant de oustationnaire tend plutôt fonte peut spécialement réaliser des économies par à croitre trente ans quatre moyens principaux : réduire la consommation depuis en Angleterre. du combustible ; accroître la production des fourneaux ;