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RAPPORT AU MINISTRE
SUR L'EMPLOI DE LA HOUILLE DANS LES LOCOMOTIVES.
d'un souffleur (ou jet de vapeur dans la cheminée) suppléant
de prévenir ainsi, dans une certaine mesure, l'accroissement de pression et la perte de vapeur qu'entraîne ce surcroît de consommation de charbon, est très-propre à vaincre cette résistance des mécaniciens. Il serait d'ailleurs de toute jus-
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l'échappement, suffit pour placer les machines en repos dans des conditions à peu près équivalentes à celles de la marche pour le dégagement de la fumée (5) . Il faut seulement
tenir la main à ce que les mécaniciens s'en servent; livrés à eux-mêmes , ils sont fort peu disposés à en faire usage, parce qu'il augmente la consommation de charbon. L'injecteur Giffard, permettant d'alimenter en repos, et cours ouvert pour la meilleure chaudière à vapeur), un exemple remarquable de ce qu'on peut obtenir dans les générateurs fixes, par un bon choix de chauffeurs et une consigne sévère : « Si, disent les auteurs, page 78 de ce rapport, « les nombreux inventeurs allaient visiter l'usine de Wesserling , « d'appareils fumivores « plus d'un y laisserait les illusions à, l'examen de générateurs 'qui « ont des grilles ordinaires, et qui 'ne fument pas.... C'est après « lavoir vu de nos yeux que nous affirmons que les cheminées, à « Wesserling , ne fument pas, ou du moins ne laissent voir rare« ment à leur sommet, qu'une fumée peu intense. MM. Gros, Odier,
« Romand et compagnie n'ont pas attendu, comme les industriels « de nos grandes villes, l'invitation de l'autorité supérieure pour « construire des foyers fumivores. S'ils ne produisent pas de fumée, « c'est que cela entre dans leurs convenances économiques Les petites charges, » dit l'habile ingénieur des établisse« ments de Wesserling , M. Marozeau (note annexée au rapport cité, p. 88), « celles de io à 12 kil, nous paraissent préférables. Elles se « font sur le devant de la grille, alternativement à droite et à gau« che , de manière à ne couvrir que le quart au plus de la surface Nous nous bornons, pour diminuer l'inten« totale de la grille « site de la fumée, à procéder pour les charges comme nous venons de l'indiquer » Les charbons employés à Wesserling sont ceux de Saarbrficke et de Ronchamp; ils sont donc très-fumeux. On ne saurait assurément conclure des générateurs fixes, avec leurs vastes grilles et leur marche uniforme, aux locomotives avec leurs foyers restreints, et les exigences si variables de leur production. Mais le résultat obtenti à Wesserling n'en est pas moins digne d'être signalé. (*) Le souffleur a, comme l'échappement, un mode d'action double. Il agit à la fois chimiquement, par la combustion plus complète due à l'activité plus grande du tirage, et, mécaniquement, par la précipitation de la fumée qui se mêle, dans la cheminée, à la vapeur condensée.
tice de faire la part du jeu du souffleur par une augmentation convenable des allocations en stationnement. Il importe, d'un autre côté, que les mécaniciens chargent
leur foyer avec discernement, et qu'ils évitent autant que possible de le faire soit peu avant soit pendant les stationnedents d'une courte durée. Mais si, par ces soins assez simples, on atteint à peu près
le but avec certaines houilles, il en est d'autres qui résistent à l'emploi' de semblables palliatifs. Les chargements très-fréquents ne sont pas d'ailleurs sans inconvénient avec les foyers ordinaires, à cause du refroidissement dû à l'ouve.rture presque continuelle de la porte, et ce n'est pas sans raison que les mécaniciens repoussent cette pratique. Aussi,
à l'exception de quelques chemins, celui du Nord, par exemple, placé dans des conditions éminemment favorables en ce qui concerne les charbons à l'état naturel (5), faut-il reconnaître que l'application de la houille, restreinte même comme elle l'est généralement sur les lignes françaises, à la traction des marchandises, présente parfois des inconvénients qu'on a pu et dû tolérer pendant un certain temps, mais qui ne sauraient se perpétuer. L'intérêt des compagnies exige sans doute que l'usage de la houille se maintienne et s'étende
même encore. Mais il exige aussi par cela même que la fumée disparaisse; car, en présence des termes formels du cahier des charges l'Administration ne pourrait fermer plus
longtemps les yeux, et d'ailleurs les chemins de fer n'échapperaient pas à de nouveaux procès (quelques-uns sont ,encore pendants) ou tout au moins des plaintes fondées en droit. (5) On verra plus loin (page 33) le motif de cette restriction.