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RAPPORT AU MINISTRE
SUR «L'EMPLOI DE LA HOUILLE DANS LES LOCOMOTIVES.
pour essayer l'emploi de la houille sur une grande échelle
gravité fort inégale d'ailleurs. Peu sensible avec les houilles
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Partout l'expérience a constaté que la houille, convenablement choisie, présente sur le coke des avantages nombreux. Moins chère, plus inflammable, et plus dense que le coke, elle n'assure pas seulement une production plus économique et (point tout à fait capital) plus abondante de
la vapeur, elle est aussi plus favorable à la conservation des foyers et des tubes ; la ccinduite' du feu est plus facile, la pression de la vapeur se maintient mieux avec un trèsfaible serrage de l'échappement, et la puissance de la machine y gagne. C'est surtout sur le chemin de fer du Nord que ces avantages ont été mis en évidence par une application en grand
qui date de 1854, et qui, dès le milieu de l'année. 1857, s'étendait à la totalité des machines à marchandises (*). Il est vrai que le chemin de fer du Nord a précisément sous la main des houilles qui conviennent très-bien aux locomo-
tives : très-peu sulfureuses, contenant peu de cendres, ni trop grasses ni trop maigres, par suite ne se collant pas trop et ne décrépitant pas, et très-peu fumeuses. Mais, avec la variété de charbons que présente ordinairement un même bassin, il n'y a guère de chemin de fer qui ne soit assuré d'un approvisionnement facile en houille remplissant, à un degré suffisant, les conditions dont il s'agit ; et alors, la houille est le combustible par excellence pour les locomotives, même pour les locomotives à grande vitesse,
dans lesquelles on peut accumuler, dans 'un foyer de dimensions relativement restreintes, la masse de combustible qu'exige la grande activité de la vaporisation, et cela, sans eiagérer l'épaisseur sur la grille.
Reste un seul obstacle, la fumée, inconvénient d'une Autriche dans le but de substituer au bois les houilles et les lignites de Bo'nême. Annales des mines, CC série, 185,, t. XIX, page 1125.) (*) Note sur l'emploi de la houille dans les locomotives du chemin de fer du Nord. (Annales des mines, 1858, tomeXIV, pagx3477).
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à faible proportion de matières volatiles et à distillation lente, comme celles dont le chemin du Nord fait usage ; très-sérieux, au contraire, avec les houilles très-chargées de matières volatiles et à distillation rapide, comme le sont
les charbons de l'Aveyron, de l'Allier, de Saarbrticke et tant d'autres. Quoique très-fumeuses, beaucoup de houilles n'en sont pas moins, sous tous les autres rapports, très-convenables pour les locomotives. La suppression de la fumée a donc
une portée économique bien autre qu'on ne le supposait avant que les avantages de la houille ne fussent appréciés à
leur véritable valeur. Il ne s'agit plus seulement aujourd'hui de rendre l'emploi de la houille tolérable dans quelques cas particuliers, à défaut de coke ; il s'agit de faire disparaître le seul obstacle qui s'oppose encore à l'application générale et définitive du combustible qui est à la fois le plus économique et le plus maniable. Améliorations déjà obtenues simplement par une meilleure
conduite du feu. - Remarquons, avant tout, que le seul fait de l'expérience acquise par l'emploi prolongé de la houille a déjà beaucoup atténué le mal. Dans l'origine, les mécaniciens traitaient la houille à peu près comme le coke; l'épaisseur sur la grille était beaucoup trop grande, les chargements trop rares, et par suite faits à trop forte dose, et de plus sans méthode, sur tous les points de la grille indifféremment. Aujourd'hui, familiarisés avec le charbon cru, intéressés par les primes à le ménager, les mécaniciens les plus ordinaires en tirent un très-bon parti, et ils arrivent facilement à rendre très-supportables, en marche, les houilles médiocrement fumeuses. Les mécaniciens soigneux et habiles y réussissent même avec des charbons décidément fumeux (5). Quant aux stationnements, la simple addition () On trouve dans les Bulletins de la Société industrielle de Mulhouse pour ,86. ( rapport de MM. Dubied et Burnat sur le con-