Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 40]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

54

RAPPORT AU MINISTRE

L'expérience a dû être interrompue presque dès le début ; les consoles qui supportent le bas du bouilleur ont ébranlé les entretoises des parois du foyer sur lesquelles elles s'ont fixées, et des fuitesese sont manifestées. Mais il n'y a là qu'un vice de construction auquel il sera facile de remédier, et qui n'affecte en rien la

,IUR L'EMPLOI DE LA HOUILLE DANS LES LOCOMOTIVES.

en faveur du premier. Il sera, toutefois, intéressant de soumettre les deux appareils à un examen comparé dans des conditions identiques.

disposition elle-même.

Mais, tout en reconnaissant qu'en pareille matière l'expérience doit prononcer et qu'elle paraît l'avoir fait déjà dans un sens favorable, on doit se demander si le système Fontenay constitue un perfectionnement; s'il présente, sur le système Tenbrinck , par exemple, quelque avantage de simplicité, d'économie, d'efficacité,

's'il peut même soutenir la comparaison avec lui. Le doute ne me paraît guère possible. Ces systèmes ont deux points communs : l'inclinaison de la grille, l'addition d'un bouilleur. Au point de vue de la fumivorité, le bouilleur de M. Fontenay

agit, soit en réalisant, clans une certaine mesure, la combustion à flamme renversée, soit à titre d'auvent, comme les diaphragmes appliqués en Écosse, en Hollande, essayés sur le chemin de fer du Midi, etc. L'auteur répudie même presque entièrement le second rôle pour son bouilleur. .... Le combustible, » dit-il dans une note autographiée, (i est introduit, com,Me dans toutes les ma« chines, par la porte, qui sert aussi, au besoin, mais très-rare« ment, à l'introduction d'une petite quantité d'air destinée à faci« liter la combustion. » C'est, à coup sûr, faire beattew trop bon marché d'une des conditions les plus essentielles de la suppression de la fumée, dès qu'il s'agit d'un charbon vraiment fumeux. En acceptant franchement cette condition, en appliquant à son appareil un moyen très-simple de régler l'admission d'air, et cela indépendamment du chargement de combustible, M. Tenbrinck me

paraît avoir très-bien discerné un des principaux éléments de succès.

J'en dirai autant de la disposition qu'il a donnée à son bouilleur. Ce bouilleur crée pour ainsi dire un conflit entre les courants qui doivent se mêler; il fait naître des remous très-favorables à leur mélange, il les force a suivre un parcours long et tortueux, et garantit ainsi leur combinaison. Je ne conteste nullement au système de M. Fontenay une certaine efficacité; mais ce que je ne mets pas non plus en doute, c'est que l'appareil Tenbrinck est bien plus efficace encore; et je n'aperçois d'ailleurs aucun motif, tiré soit de l'appropriation, soit de la

anise en oeuvre, qui soit de nature à faire pencher la balance

55

V. RÉSEAU D'ORLÉANS.

Par son étendue, par la situation topographique de ses diverses ramifications, le réseau d'Orléans se trouve dès à présent appelé à consommer des charbons d'origines très-diverses. Suivant l'usage presque général, il fait la traction des voyageurs

au coke, et celle des marchandises au charbon cru. La ligne de Montauban à Rodez, isolée jusqu'à présent du réseau, et qui faisait seule exception, est rentrée récemment dans les conditions ordinaires, en vertu d'une décision ministérielle spéciale. La houille a cessé d'être brûlée dans les machines à voyageurs, ou du moins elle ne l'est plus qu'en très-faible proportion. Ajoutons que cette

addition, sans inconvénient d'ailleurs, est parfaitement justifiée par la difficulté du profil. Coke. Le coke provient : i° de Belgique ; 2° de Carmaux (Tarn); 3" de Nantes et de Bordeaux, où il est fabriqué dans les fours de la Compagnie avec des charbons du pays de Galles : c'est du coffyn tout-venant, dont on sépare les gros morceaux, qui sont

employés crus.

Le coke belge coûte : en Belgique.

. . 23 fr. 5o la tonne rendu à Paris. . . 36 fr. 95.

Il contient en moyenne 6 p. 100 de cendres.

Le coke de Carmaux coûte à l'usine. . rendu à Bordeaux. . Teneur en cendres, 7 p. 100.

.

.

28 fr. la tonne, lia.

Le coke fabriqué à Nantes et à Bordeaux avec les mêmes charbons revient, suivant le cours du fret, de ho à 45 fr., et contient en moyenne 5 p. i.00 de cendres. La consommation totale sera pour l'année courante de 37.900 à 38.00o tonnes. Houille (3). Les houilles brûlées dans les locomotives proviennent de Belgique, d'Angleterre, de Bézenet (Allier) et d'Aubin (Aveyron). (.) Voir la note E.