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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER
généralement aussi, nous le verrons plus tard, dans l'abaissement du prix des fontes qu'on a surtout cherché l'amé-
lioration du prix de revient des' fers, souvent même au risque d'en compromettre la qualité. Négligeant donc pour le moment le côté économique des
procédés anglais, nous nous attacherons -d'abord à leur examen sous le rapport de la qualité des produits. La fabrication du fer à la houille s'est développée chez nos voisins avec des caractères qui ne sont pas généralement connus en France : il suffit, pour s'en convaincre, de
lire, dans l'enquête relative au traité de commerce avec l'Angleterre, les dépositions assez contradictoires qui se sont produites sur la qualité des fers anglais. On ne trouve même dans le Voyage métallurgique que des indications gé-
nérales sur ce sujet. Soit qu'à cette époque les procédés fussent plus uniformes, soit que leur diversité ait échappé aux auteurs de ce travail, il n'en ressort pas assez combien la méthode anglaise varie ses moyens de fabrication, c'està-dire combien elle peut varier la qualité de 'ses produits.
Et pourtant l'examen de la méthode à ce point de vue emprunte une grande importance aux faits suivants. Une fois les hauts fourneaux au charbon de bois éteints,
la consommation intérieure du Royaume-Uni s'est alimentée presque exclusivement de fers au combustible mi-
néral. L'importation annuelle ne dépasse pas, en effet, 5o.000 tonnes de barres étrangères : la majeure' partie, sinon la totalité de cette importation, consiste en fers au bois, de Suède principalement, destinés soit à la réexportation, soit à la fabrication des aciers. Le reste est livré à la tréfilerie de choix, à la construction des machines, etc., etc. On voit par là combien l'approvisionnement en fers au bois est insignifiant vis-à-vis de la consommation totale de l'Angleterre. Voilà donc le pays le plus avancé dans l'emploi du fer qui non-seulement ne produit plus de fers au bois, mais encore en consomme moins que beaucoup d'autres
EN ANGLETERRE.
contrées, moins que la France, à coup sûr. Et cependant les usages du fer sont les mêmes en Angleterre qu'en France ou ailleurs. Certains emplois nouveaux, plus fréquents peut-être chez les Anglais que chez nous, comportent, il est vrai, des qualités inférieures : c'est là un débouché croissant ouvert aux fers communs à la houille. Mais il n'en est pas moins constant que nos voisins appliquent souvent le fer au combustible minéral là où nous continuons à exiger du fer au bois. Ou que les constructions, machines Qu'en conclure? et appareils en fer, de fabrication anglaise, sont de qualité inférieure aux similaires du continent ;ou bien que les procédés au combustible minéral ont réalisé, dans le RoyaumeUni, des progrès mieux appréciés que chez nous. La vérité, pour nous, est entre ces deux opinions. Nos ouvrages en fer au bois sont certainement supérieurs à la plupart des similaires anglais en fers à la houille. Mais il est également certain que, soignée dans quelques-unes de ses manipulations, la fabrication à la houille peut donner des produits coMparables à beaucoup de fers au bois du continent En outre, sans viser à ces hautes qualités, en
définitive assez rares en Angleterre, la fabrication à la houille dispose de moyens d'amélioration qui suffisent à des consommateurs enseignés de bonne heure à ne demander à un produit que la qualité justement nécessaire à ses usages. Quels sont ces moyens d'amélioration? L'intérêt de cette recherche est d'autant plus grand que les matières premières, les minerais notamment, dont dispose l'industrie anglaise, sont, on l'a vu précédemment, assez uniformes et généralement inférieurs à beaucoup des nôtres. Mais cette uniformité même rend plus facile la.comparaison des procédés quant à leur influence sur la qualité des produits. Pour résoudre cette question, nous rappellerons d'abord les principes généraux de l'affinage des fontes et du travail mécanique du fer. Après cela, nous montrerons comment