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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE
DU FER
que en Angleterre est le mieux approprié au but qu'on se propose. Le bas foyer convient moins que le réverbère pour le finage. La finerie anglaise est un bas foyer où la fonte s'élabore
au contact du coke, c'est-à-dire d'un combustible généra-
lement sulfureux et chargé d'une proportion élevée de cendres argilo-silice uses. Ce qu'on sait aujourd'hui du mode suivant lequel se fait la combustion dans les bas foyers à tuyères suffirait déjà pour faire rejeter cette sorte d'appareil, lorsqu'il s'agit de
produire une action oxydante régulière, d'une intensité
voulue. Et, en fait, la comparaison des produits de plusieurs finages successifs démontre à quelles irrégularités ce travail est exposé (1). On a vraiment lieu de s'étonner que la métallurgie anglaise, dont le réverbère est l'outil caractéristique, se soit approprié, avec si peu d'à-propos, dans le mazéage au petit foyer, l'appareil fondamental des méthodes allemandes. On ne s'explique cette dérogation aux usages du travail anglais que par les théories régnant à l'époque
où Cori inventait son procédé au combustible minéral l'action directe de l'air sur les impuretés de la fonte; le courant d'air forcé surtout était, pour les sidérurgistes de cette époque, le seul moyen efficace d'éliminer le carbone et les autres éléments alliés au fer de la fonte (1). (1) Dans tout ce qui précède, nous n'avons eu en vue que le mazéage ordinaire et non celui pratiqué dans le pays de Galles, où la fonte coule directement du haut fourneau dans la finerie. Mais, nous le verrons, les irrégularités dont nous parlons sont bien plus grandes encore dans ce dernier procédé. (i) On lit dans Karsten, par exemple, page 3ol, tome II de l'édition de 1824 « L'affinage dans les fours à réverbère serait parfait, si la fonte
« pouvait perdre, par l'action de l'oxygène, tout le carbone et
ci toutes les matières étrangères dont elle est souillée; niais il n'en est pas tout à fait ainsi : le fer obtenu dans les fours à réverbère, loin d'être meilleur, est presque toujours plus mauvais que l'autre.. I paraît que les matières étrangères, telles que le soufre, les bases
EN ANGLETERRE.
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Les bas foyers au charbon de bois ont, nous le verrons bientôt, sur le réverbère une supériorité qui tient bien plutôt à la nature du combustible qu'à la forme des appareils. C'est dire qu'ils perdent cette supériorité quand on y substitue le coke au charbon de bois. Indépendamment de l'accroissement des déchets qu'occasionnent ses hautes teneurs en cendres argilo-siliceuses, la nature sulfureuse de ce combustible va directement contre
le but du mazéage, c'est-à-dire contre l'épuration de la fonte. Dans la plupart des analyses comparatives de fontes brutes et mazées, on voit en effet la teneur en soufre s'élever plutôt que s' abaisser. Les forges soigneuses de la qualité n'ignorent point ce côté désavantageux du finage anglais: celles qui, notamment, mazent pour floss blanc lamelleux, recherchent avec soin les cokes de houilles peu sulfureuses
et carbonisées en plein air. On peut douter de la réelle efficacité de ces moyens, mais.il suffit (Yen signaler l'em-
ploi pour démontrer que l'influence nuisible du soufre dans le mazéage est parfaitement admise par les praticiens. Il nous semble y avoir, dans cet ensemble de résultats, assez de raisons pour condamner les fineries au coke: elles
constituent un procédé de mazéage irrégulier, incomplet et dispendieux. Une méthode bien supérieure, à notre avis, est celle du mazéage au réverbère, pratiquée dans quelques forges du continent, en Silésie notamment. Elle se prête même beaucoup mieux que la précédente au mazéage immédiat de la fonte à sa sortie du haut fourneau. (, terreuses, le phosphore et d'autres métaux sont oxydés plus fa« cilement par le courant d'air des machines soufflantes et qu'on « parvient alors à les séparer du métal d'une manière plus coin« plète. »
N'est-il pas évident, d'après cette citation, que se méprenant sur la véritable cause de la supériorité du bas foyer, on l'attribuait à ce qui frappait, avant tout, dans le dispositif de l'appareil : au courant d'air forcé.