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AU FOUR A RÉVERBÈRE.
FUSION DE L'ACIER
Enfin, il n'était passé aucune portion d'acier sous la sole. Mais ce qui nous causa la plus grande surprise, c'est que la sole, bien qu'ayant subi un coup de feu violent et
supporté 600 kil, d'acier en pleine fusion, ne paraissait cuite qu'à om,o6 ou om,o8 de profondeur. Les couches inférieures offraient l'aspect de la terre crue desséchée. Ce fait
singulier, en nous démontrant combien l'argile réfractaire est mauvaise conductrice de la chaleur, nous fit espérer que, lors même qu'une sole en briques présenterait quelques joints imparfaits, l'acier rencontrerait bientôt une zone trop froide pour s'y maintenir à l'état liquide ; qu'ainsi les joints se boucheraient d'eux-mêmes, et qu'on en serait quitte pour une perte d'acier insignifiante sur plusieurs fusions succes-
sives, qui se retrouverait d'ailleurs à la fin de la campagne.
Voici les résultats de cette première fusion en matières consommées et produites
Vieilles limes fondues ......... Lingot d'acier obtenu Fond de poche Fragments dans le laitier et sur la sole.
Déchet apparent.
.
. . .
600
1109
51
2 58
68
......
72
Soit 12 p. Io() de déchet. Mais ce déchet est bien supérieur à la réalité. En effet, il est resté clans le laitier un grand nombre de grenailles qui se seraient réunies si l'on avait continué les fusions, et que l'on aurait retrouvées, dans tous les cas, en bocardant et lavant les laitiers comme cela se pratique pour les hauts fourneaux. Mais il n'existe pas à Montataire de bocard pour
cette opération. De plus, on s'aperçut que la bascule sur laquelle on avait pesé les limes avant la fusion n'était pas juste et pesait un peu faible, tandis que les produits furent pesés sur une balance très-juste. Nous croyons clone que le déchet réel n'excède pas 7 ou 8 p. loo, si même il atteint
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ce chiffre. Dans tous les cas, ce déchet est dû presque en
entier à la rouille dont les limes étaient couvertes et à l'oxydation qu'elles avaient subie clans les cornues. Les oxydes en effet ont été immédiatement dissous dans le laitier, comme le prouve le rapide décapage des baguettes de fer que l'on plongeait dans le bain pendant la fusion. Enfin, il a pu se brûler une faible quantité d'acier par suite de la saillie de quelques bouts de limes au-dessus du bain.
Dans tous les cas, il sera convenable de ne fondre, en marche industrielle, que des aciers non oxydés, comme cela se pratique dans la fusion au creuset. On évitera ainsi
d'avoir des déchets apparents considérables et de surcharger les laitiers d'oxyde de fer, au bout d'un certain nombre de fusions. Il ne fut pas tenu note exacte du combustible consommé pendant cette fusion. On constata seulement, pendant les dernières heures, que le four brûlait à peu près 5oo kil, de
houille par heure.. La fusion ayant duré en tout quatre heures, à partir du premier chargement d'acier, la consommation a été, à très-peu près; de 1.200 kil. de houille pour 600 kil, de métal liquéfié, soit deux parties de combustible pour une d'acier. Il n'est pas tenu compte ici de la quantité beaucoup plus considérable de combustible consommée pour le séchage et la cuisson du four et de la sole, ni de celle employée pour la fusion du laitier. Cette dernière consommation peut être évaluée à 45o kil, pour une heure et demie de chauffage. Nous ferons observer qu'en marche industrielle, les frais de séchage et d'échauffement devront se répartir sur toute la campagne du four, et ceux de fusion du laitier sur le nombre de fusions auxquelles le même laitier servira, nombre qui sera au moins de huit. On ne doit pas s'étonner de n'avoir obtenu dans la, poche, àla première coulée, que 46o kil. d'acier liquide, et d'avoir laissé dans le four une soixantaine de kilogrammes de métal.
C'était un résultat prévu et qui se produira toujours plus