Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 134]

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FUSION DE L'AMR

venable de l'enclume et de la panne, qui étaient larges et plates pour cingler des balles puddlées, tandis qu'il faut, pour serrer et étirer l'acier, des pannes étroites 4° Enfin, un défaut de qualité dans l'acier. La suite de nos opérations nous démontra que la diffi, cuité du forgeage tenait à l'emploi de .l'acier de limes. Mais ce fut seulement l'expérience de M. Baudry, fabricant d'aciers à Athys, près Paris , qui nous révéla beaucoup pins tard la véritable cause qui rend rouverains les aciers de limes refondues, cause que nous n'avions pas soupçonnée. Disons dès à présent que cette cause est la présence dans les matières fondues de quelques limes ayant servi à limer du cuivre, du bronze ou de l'étain, et retenant à leur surface des parcelles de ces métaux , dont une quotité presque infinitésimale suffit pour rendre le fer, et à plus forte raison l'acier fondu, inforgeable et insondable. Un des fragments du lingot brisé sous le pilon fut réchauffé au rouge et passé aux cylindres ébaucheurs du train de puddlage. Il résista aux premières passes, mais aux cannelures ultérieures, les surfaces de rupture, présentant de nombreuses bulles et n'étant pas protégées par la croûte continue qui se forme au contact de la lingotière, ces eurfaces Se déchirèrent, et if fut impossible d'obtenir une barre régulière. Cependant, quelques morceaux du même acier provenant du jet de la coulée, apportés au dépôt de l'artillerie, furent étirés en barreaux réguliers par les habiles ouvriers de cet établissement, présentèrent un très-beau grain, une grande résistance à froid et une grande dureté à la trempe. Il resta donc encore douteux pour nous, à ce moment , que la rupture du gros lingot fût due à la mauvaise qualité originaire ou acquise de l'acier. Cependant la sole en terre battue ne paraissait pas pouvoir servir à d'autres opérations. Les dégradations qu'elle avait subies dans les parties en contact avec la flamme, comparées avec la bonne conservation des briques des parois,

AU FOUR A.. RÉURBÈRE.

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prouvaient qu'il fallait employer des matériaux réfractaires soumis à une cuisson préalable. Mais on ne disposait pour cet usage que de briques de faibles dimensions. On espéra qu'en faisantles joints avec beaucoup de soin, on obtiendrait une sole suffisamment résistante, surtout si l'on parvenait à en agglutiner et glacer la surface par un violent coup de feu. Le chef maçon de l'usine, ouvrier d'une grande habileté, se faisait fort de construire une pareille sole en voûte renversée dans les meilleures conditions. Nous nous décidâmes à ordonner la démolition de la première sole et la construction d'une nouvelle en briques posées de champ, la voûte et les parois étant conservées. Cette construction pouvait s'opérer en démolissant seulement le grand autel. Toutefois les briques à employer présentaient un grave inconvénient. Comme elles renfermaient beaucoup de quartz

en gros grains, on ne pouvait les tailler ni les roder de manière à leur donner la forme de voussoirs et à rendre les joints parfaits. Le chef maçon pensa pouvoir remédier à cet inconvénient en garnissant les joints d'un coulis de terre réfractaire qu'on y ferait entrer par pression. En démolissant la sole, on reconnut que toute la partie adjacente au grand autel n'avait aucune cohésion ; que la sole avait subi un retrait qui avait produit un vide de ten,02 environ entre elle et l'autel ; que cependant l'acier n'avait pas penétré dans ce vide, ou que s'il y avait pénétré, il était rentré dans la cavité de la sole au moment de la coulée.

Tout le reste de la sole avait bien résisté et se détachait nettement du laitier et de quelques plaques d'acier qui y étaient restées retenues. Il s'était formé seulement deux ou trois fentes de quelques millimètres d'épaisseur et de orn,o6 à om,o8 de profondeur, dans lesquelles s'étaient moulées des lames d'acier .d'un poids insignifiant. Tout l'acier s'était parfaitement fond, et il n'en restait aucun morceau qui n'eût subi la fusion. On retrouva seulement le reste du crochet du ringard rongé pendant le brassage.