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FUSION DE L'ACIER
AU FOUR A 1IÉVERI3LRE.
bulles que les lingots fondus au creuset ; mais la circonférence, sur une épaisseur de o"',o6 à 0°3,07, était criblée de bulles partant de la surface et se dirigeant obliquement de bas en haut vers le centre, suivant la direction des rayons
de bulles s'était plusieurs fois manifesté lorsqu'il coulait des cylindres en fonte trempée dans des coquilles qui n'avaient pas servi depuis longtemps. Ce fait nous confirma dans la persuasion que la singulière couronne de bulles de notre lingot était due uniquement au réceptacle dans lequel il avait été coulé, sans toutefois nous révéler le mystère
du cylindre. Ces bulles, allongées et séparées par de minces cloisons, paraissaient dues à des gaz qui auraient pris naissance au contact de la coquille, et qui ne trouvant pas d'issue, se seraient logés dans l'acier liquide, en remontant en vertu de leur légèreté. On tenta inutilement de casser sous le pilon la partie inférieure du lingot, présentant une longueur d'environ 0m,55. Il fallut recourir au casse-fonte. Le lingot, placé sur deux appuis distants de on',5o , résista encore à la chute d'un mouton de 1.600 kil. tombant de 13 mètres de hauteur. Il ne céda qu'au choc d'une boule de 3. 000 kil, tombant également de 15 mètres, résultat qui dénote une résistance à froid extraordinaire, pour dé l'acier fondu non forgé. La cassure de cette partie inférieure du lingot présenta encore la couronne bulleuse signalée plus haut, sur une épaisseur assez régulière de om,6 seulement. Mais le centre était compacte, sauf une ou deux petites bulles, et offrait un grain magnifique comparable à celui du plus beau fer. Il était évident que la couronne bulleuse de la circonférence était due au contact des coquilles, soit que la surface de ces coquilles étant piquée de rouille
et flambée à la résine, il se soit développé, par la réaction de l'oxyde de fer et du charbon, sous l'influence de la haute température de l'acier en fusion, un dégagement d'oxyde
de carbone qui, ne pouvant trouver d'autre issue, s'est logé dans le métal liquide ; soit que l'acier saisi par un refroidissement brusque dû à la grande épaisseur des parois de la coquille, ait laissé échapper subitement les gaz que la plupart des métaux liquides paraissent tenir en dissolution.
Le maître fondeur de l'usine, possédant une grande expérience, nous dit que le même phénomène de production
de l'action chimique ou physique qui avait produit ce développement anormal de gaz. La compacité des lingots coulés ultérieurement dans des lingotières neuves à parois minces ne permet d'élever aucun doute sur cette appréciation.
La partie supérieure de ce lingot fut chauffée dans un four à recuire les bandages de wagons, pour être ensuite soumise à un essai de forgeage. M. Sabatier, pensant qu'un recuit prolongé adoucirait l'acier, le laissa deux heures dans
le four, et l'en fit retirer à la température rouge jaune. Cette chaleur nous paraissait trop élevée pour commencer le serrage d'un lingot. Le massiau fut soumis à un pilon de
3.000 kil.; mais le pilonnier, tout à fait inexpérimenté clans le travail de l'acier, ayant, malgré les recommandations à lui adressées, laissé tomber le pilon au cinquième coup de plus d'un mètre de hauteur, le lingot se fendit suiva%t une des génératrices du cylindre. Cet accident rendait la continuation du forgeage impossible. En conséquence, on acheva de briser le lingot en plusieurs morceaux en faisant agir le pilon à toute volée, pour pouvoir refondre l'acier ultérieurement. La rupture de ce lingot au forgeage pouvait tenir à quatre causes entre lesquelles il était difficile de se prononcer, savoir :1° un chauffage trop violent, ou un coup de feu reçu dans le four, n'offrant pas les dispositions spéciales nécessaires pour l'acier ; 2° Une température trop élevée du lingot au moment du forgeage. On sait en effet que l'acier fondu martelé trop chaud, tombe en morceaux sous le marteau ; 3° Une action trop violente du pilon ; la forme peu con-