Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 299]

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DE L'INJECTEUR DE M. GIFFARD.

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EFFETS MÉCANIQUES

Dès le mois d'octobre 1859, et avant qu'aucun mémoire n'ait paru sur ce sujet, j'avais posé exactement cette équation fondamentale. Si je n'ai pas publié plus tôt ce travail, cela tient d'abord à ce que je n'avais aucune donnée positive sur la formule qui représente la loi de l'écoulement des vapeurs ; lacune que j'ai comblée depuis, en collaboration avec M. Minary (*). D'autre part, je me suis trouvé longtemps arrêté par l'insuffisance des principes ordinaires de la mécanique pour déterminer complétement toutes les inconnues du problème ; enfin j'ai dû préalablement me livrer avec M. Minary à des expériences précises, dont on trouvera la relation à la fin de ce mémoire, sur un appareil spécial qui représente uniquement le principe de l'injecteur. M. Reech a suppléé à l'indétermination que je viens de signaler, en assignant une limite au fonctionnement régulier de l'appareil; il s'est servi à cet effet, soit de l'équation ordinaire des échanges de chaleur entre l'eau et la vapeur, soit de la modification qu'elle doit subir lorsqu'on admet le principe de l'équivalent mécanique de la chaleur. M. Carvallo a résolu complètement la question, en admettant que le travail moléculaire qui se produit entre les deux ajutages peut s'estimer de la même manière que si la vapeur était un liquide. La perte de travail obtenue de cette manière est trop faible du travail nécessaire pour produire la condensation de la vapeur. Une induction théorique, jointe à une hypothèse sur la manière dont la vapeur se condense entre les deux ajutages, m'a conduit à une expression analytique de ce travail. Les conséquences déduites de l'introduction de cette expression dans l'équation des forces vives, s'accordent d'une manière très -satisfaisante avec les expériences mentionnées plus haut et qui sont au nombre de cinquante. Dans ces expériences, on a fait varier la pression de demi (*) Annales des mines, 186z.

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en demi-atmosphère de t atmosphère 1/2 à 5 atmosphères,

et la température de l'eau d'alimentation de 10° en 100, entre 200 et 600; pour quelques-unes d'entre elles, cette température a été portée à 150 Sans attacher une grande importance à l'induction théorique mentionnée plus haut, je crois devoir la reproduire pour montrer de quelle manière je suis arrivé à une formule, em-

pirique, si l'on veut, qui représente bien les phases de ce phénomène.

Avant d'aller plus loin, je dois mentionner un mémoire sur l'injecteur de M. Zeuner de Zurich (*) , basé uniquement sur la nouvelle théorie mécanique de la chaleur ; mais l'au-

teur fait implicitement l'hypothèse que le jet lancé dans le récepteur divergent, n'est capable que de vaincre strictement la pression dans la chaudière, tandis que M. Minary et moi avons reconnu que, dans plusieurs cas, le jet peut pénétrer dans une capacité offrant une tension beaucoup plus forte. La théorie de M. Zeuner n'est donc pas admissible.

Quant au récepteur, je l'ai étudié sous un point de vue nouveau, en attribuant à la gerbe sa densité réelle, et non comme on l'a fait jusqu'ici, celle de l'eau qui est, selon les cas, de deux à huit fois plus considérable. C'est ainsi que je suis arrivé à expliquer ce fait que, en abaissant la pression dans la chaudière jusqu'au moment où l'introduction cesse, on peut la rétablir en réduisant l'orifice du récepteur. Je n'ai pas cru devoir m'occuper de l'injecteur au point de vue économique; je ne saurais mieux faire que de renvoyer pour cet objet au savant mémoire de M. Reech. (*) civil Ingenieur von Freiberg.