Annales des Mines (1862, série 6, volume 2) [Image 85]

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EXPLOITATION 'DE L'HUILE MINÉRALE

DANS L'AMÉRIQUE DU NORD.

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atteint dernièrement le chiffre de 8 millions de gallons par an. Cette huile est en partie extraite du charbon connu sous la dénomination de boghead coal ou minéral de Forbey,

bien préparée, et donne une lumière dont l'éclat est supérieur à celui du gaz ; elle est d'ailleurs fort économique ;

mais on ne se contente pas en Angleterre de distiller le

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boghead coal, pour en retirer des huiles; on traite aussi dans

La plupart de ces faits sont connus ; il était nécessaire cependant d'en présenter l'ensemble pour mettre à même

un but identique des tourbes et des schistes bitumineux; on fait même venir de la vallée de Irawaddi, dans l'empire Birman, des pétroles bruts que lion raffine et qui fournissent une huile appelée, je crois, belmontine. L'usage des huiles

minérales s'est tellement répandu dans le Royaume-Uni, depuis l'impulsion donnée par M. Young, qu'une seule maison de Londres a fabriqué, ainsi qu'une enquête récente le constatait, 374. 000 lampes pour ce nouveau mode d'éclairage. En Allemagne, l'huile minérale ou de charbon commence également à être connue et largement employée. On s'en sert surtout dans le nord. Hambourg est même de-

venu à cet égard le centre d'une production importante qui emprunte ses éléments aux schistes bitumineux, utilisés aussi en Angleterre. Je ne sache pas qu'en France l'huile de charbon joue dans l'économie domestique un rôle considérable. Chez nous on s'est principalement occupé des moyens de réduire le prix du combustible, qui est généralement fort élevé; les questions liées à l'éclairage ne sont venues qu'en seconde ligne ; mais la chimie a su appliquer à la teinture quelques-unes des substances provenant de la distillation des matières d'où les nouvelles huiles à brûler sont extraites, et c'est ainsi qu'elle a réussi à fixer sur les étoffes plusieurs nuances fort à la mode aujourd'hui. En Amérique, je parle seulement des États-Unis et des colonies anglaises, l'huile de charbon ou kerosène est entrée depuis longtemps dans la consommation habituelle. On la

retire tantôt de schistes bitumineux, tantôt de charbons minéraux analogues au can,nel ou. Sa fabrication a été portée à un haut degré de perfection ; elle est incolore, presque sans odeur, ne semble pas explosive quand elle est

vendue au détail, elle vaut de 2,7o à 4f,o5 le gallon

d'apprécier l'importance des découvertes qui viennent d'être faites dans le Haut-Canada. Les puils d'huile récem-

ment mis au jour dans cette partie de la province et d'où le pétrole sort en quantités qui semblent inépuisables, doivent prochainement, si les apparences ne sont pas trom-

peuses, déterminer, sur les marchés d'Amérique et d'Europe, une révolution qui atteindra toutes les industries que j'ai brièvement passées en revue. Il n'y a plus de doute possible sur l'existence de vastes réservoirs souterrains dans lesquels l'huile de pétrole s'est accumulée pendant des périodes de temps dont la durée est incalculable. Les distillations qui s'effectuent aujourd'hui dans les usines par de rapides procédés, la nature les a lentement opérées dans les profondeurs de la terre. C'est une source de richesses dont on ne saurait encore estimer la valeur mais qui se révèle dans un moment fort opportun, puisqu'elle paraît destinée combler une lacune, regrettable au point de vue du bienêtre général, et dont la science moderne s'était inquiétée à juste titre. -

On sait que le pétrole ou bitume à l'état liquide a été connu et employé de toute antiquité. Il y avait des puits dans l'île de Zante qui alimentaient une partie de la Grèce ; et le pétrole d'Agrigente était même brûlé dans des lampes

sous le nom d'huile de Sicile. Quant au bitume, dont on s'était servi, au lieu de mortier, dans la construction des murailles de Babylone, il provenait des sources d' Is, auprès de l'Euphrate, qui ne sont pas épuisées à l'époque actuelle. Cette portion de l'Asie a du reste toujours été riche en gisements de matières bitumineuses. Entre autres localités, je TOME ii, 186.2.