Annales des Mines (1863, série 6, volume 3) [Image 195]

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DE L'OR EN CALIFORNIE.

DL GISEMENT ET DE L'EXPLOITATION

En ce point la chaîne s'est comme brisée, elle y présente une série de progressions qui la rendent plus accessible que par-

tout ailleurs. Ce point de plus grande dépression est aussi celui d'une déviation brusque dans l'orientation générale de la chaîne. Si l'on cherche en effet tous les cols de passage au sud de Luther's Pass, on les voit s'aligner suivant une même droite dirigée N. 38° 0., S. 58° E. ; tandis que du côté du

nord du même défilé, la montagne s'infléchit vers l'est, suivant encore une direction rectiligne orientée S. 7° E., N. 7° O. La chaîne de la Nevada présente donc la figure d'une ligne brisée dont le sommet serait placé à la plus grande dépression de sa ligne de faîte. Il en est de même pour les montagnes de la côte. La grande fracture par où s'écoulent les eaux du Sacramento et du San-Joaquin, s'est ouverte au sommet de la convexité

que la chaîne tourne du côté de la mer, et si l'on observe en détail, on voit bientôt que de part et d'autre du défilé de Benicia , les collines littorales s'orientent suivant deux directions presque exactement rectilignes, l'une au sud de S. 37°E., l'autre au nord de N. 16° O. La Sierra-Nevada et les montagnes de la côte affectent ainsi la figure de deux angles à côtés deux à deux parallèles ; l'axe

de la vallée centrale marqué par le cours des fleuves est naturellement lié à ce parallélisme des montagnes qui la comprennent. Si maintenant on joint les sommets des angles ainsi formés, c'est-à-dire si du Carson-Galion au détroit de Benicia

on tire une ligne droite, on divisera l'une et l'autre chaîne en deux moitiés bien distinctes. La ligne ainsi obtenue divisera aussi et avec une remarquable précision les deux bassins hydrographiques du San-Joaquin et du Sacramento; ce sera la plus basse de toutes celles qu'on pourrait tracer sur le terrain avec la même direction ; elle représentera comme le thalweg est-ouest de la contrée des deux côtés de laquelle

se serait relevée au sud et au nord la surface générale du

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sol. Cette droite marque un des traits essentiels du relief de la contrée,

Cette ligne traverse le versant occidental de la Nevada dans les comtés d'Eldorado et d'Amador, entre Placerville et Volcano ; or nous verrons plus loin que dans cette même région les filons de quartz aurifères et les couches de divers autres terrains ont éprouvé de très-grands dérangements, qu'ils ont été notamment interrompus dans leur pro-

longation du sud vers le nord, et qu'ils ont été tous ensemble rejetés à de grandes distances du côté de l'est. Ainsi donc, en réunissant les deux points où la Nevada et les montagnes de la côte ont été brisées dans leur direction, on trace sur la surface même du terrain une ligne de moindres hauteurs qui est comme une ligne d'affaissement du sol, et l'on marque la position de fractures intérieures qui ont brisé et rompu la continuité des terrains ; on trace donc la direction d'un grand mouvement du sol de la contrée. Ce mouvement a été probablement fort complexe, on en expliquerait cependant les circonstances principales en admettant qu'il a surtout consisté en un mouvement d'abaissement du sol, marqué surtout dans les montagnes de la côte, du voisinage et un peu. au nord-ouest du Mount-Diablo. Il est intéressant d'observer que la direction de ce deuxième mouvement est à peu près perpendiculaire à la direction qui marque l'axe de soulèvement de la Sierra-Nevada. La ligne qui joint le Carson-Cafion, au détroit de Benicia, fait en effet,

avec le méridien, un angle de N. 69° E. D'un autre côté, si l'on divise en deux parties égales l'angle que font entre elles les deux portions brisées de la Nevada, on aura une perpendiculaire à l'orientation moyenne de la chaîne. Or la direction de cette perpendiculaire fait avec le méridien de Carson-Pass le même angle de 69° E. à une différence près de 2°,5o, c'est-à-dire que la direction moyenne du soulève-

ment de la Sierra-Nevada est perpendiculaire à la direcTOME 111, /865.