Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 6]

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TA.B.BIGATION DU cou

lorsque le défournement se fait au crochet. Si elle dépasse certaines limites le travail des ouvriers devient excessivement pénible. On comprend en effet combien, dans les fours

Fromont par exemple, il doit être difficile de manier de Colts ringards en fer de 4m,20 de longueur, pour décrocher le coke qui est au fond. On ne trouve pas facilement des ouvriers assez adroits et assez robustes pour un pareil travail, et on a l'inconvénient, lorsqu'on en a trouvé,' d'être obligé souvent de souffrir de leur part, des inexactitudes et même des fraudes, dans la crainte de ne pouvoir les remplacer. La largeur est dans tous les cas un élément important. Elle sera faible pour les houilles maigres qui doivent être, immédiatement après l'enfournement, saisies dans toute leur masse par une chaleur considérable ; elle sera grande pour des houilles grasses dans lesquelles la chaleur ne doit se propa-

ger que lentement, et qui dans l'augmentation de volume produite par la fusion des ratières bitumineuses, agiraient d'une manière destructive sur des parois trop rapprochées. Il est évident du reste que la largeur doit être en raison directe de- la durée que l'on veut attribuer à la cuisson. La

hauteur de charge doit être d'autant plus faible que la houille est plus' maigre, que la durée de la cuisson est moindre. Elle ne doit jamais être assez forte pour que masse, en augmentant de volume, puisse agir sur la voûte du four. Formation des pieds noirs. - Si -nous considérons un four dont la sole est chauffée par les gaz, renfermant une charge de charbon gras, immédiatement après la fermeture des portes, la houille qui est près de la sole va distiller des goudrons qui se condenseront dans la partie intermédiaire non encore saisie par la chaleur ; de même la partie supé-

rieure chauffée par la voûte laissera couler des goudrons dans cette partie. intermédiaire. Ce n'est qu'au bout d'un certain temps que tous ces produits bituminenk acenn-mlés sur la ligne du milieu se dégageront en vapeur ; ils passe-

EN BELGIQUE ET EN PROSE.

ront sans obstacle dans la zone supérieure déjà fendillée, mais laisseront le coke, aux points d'où ils sortent, à l'état de grésillon. Cette partie intermédiaire frittée s'appelle le pied noir. Tel est le grand inconvénient que l'on a à éviter dans tous les fours du bassin de Charleroi, qui, eu égard à la nature des houilles qu'on y traite, doivent être à sole chauffée. On y arrive assez bien par la diminution de la largeur et le chauffage des parois, qui, ayant pour effet de saisir rapidement la masse entière par une forte chaleur, ne permettent pas longtemps l'existence d'une partie assez froide pour la condensation des goudrons. H est clair du reste que l'inconvénient est beaucoup moindre pour les houilles demi-grasses ou maigres que pour les houilles grasses. Dans les fours bien construits que nous avons eu occasion de voir, le pied noir n'existe pas du tout au milieu, et c'est à peine si quelquefois on en remarque une épaisseur très-faible le long des parois ; elle provient de la distillation trop rapide des parties du charbon qui sont en contact immédiat avec les sources de chaleur. Division de la niasse de coke en prismes. - Dans les fours prismatiques où la distillation s'effectue bien, le retrait produit par le départ des gaz partage la masse (n prismes ver-

ticaux légèrement fendillés dans le sens horizontal. C'est une condition indispensable pour le coke bien fabriqué. Les gaz se dégagent facilement de tous les points de la charge par les fissures naturellement produites et aucune partie n'est boursouflée par leur départ. Toutes les formes ne sont pas également favorables à cet effet. On peut s'en C011vaincre en observant les charges défournées des fours cylindriques de M. Talabot, qui, employés pour les houilles grasses de Mons, ont l'avantage de permettre un glissement facile de la masse augmentant de volume, et empêchent

ainsi la destruction des parois par la formation d'arcs-boutants. Dans ces fours il y a tendance à la formation d'aiguilles émergeant du point central de la charge, celui qui