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DOUZE BOUES COUPLÉES DE M. RARCHAEKT. hAPPORT AL
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mActil.M.
Mais en semblable matière, le succès plus ou moins com-
plet d'un système ne saurait impliquer la condamnation a priori de ceux qui sont fondés sur d'autres principes. Sans doute, indépendamment de l'objection sur laquelle nous avons insisté, le système de M. Rarchaert en soulève d'autres. Comment se comporteraient ces longs balanciers maintenus seulement en leur milieu ? Ces balanciers et les bielles arti-
culées avec eux ne fouetteront-ils pas violemment dans la marche, etc ? A ces questions, l'expérience seule pourrait répondre. Tout ce qu'on peut dire, c'est que le système Rarchaert est ingénieux, bien étudié, qu'il n'est entaché d'aucun de ces vices organiques qui sautent aux yeux, qui permettent de repousser un système sans l'avoir essayé, qu'il est très-supérieur à d'autres, condamnés avec évidence par le seul raisonnement. Mais s'il est vraiment bon en pratique, c'est ce que la pratique seule pourrait dire. D'autres solutions, avec beaucoup moins de titres assurément, ont obtenu une expérience en grand ; présent précieux pour les choses sérieuses qu'elle consacre, funeste pour les inventions sans valeur, dont les auteurs perdent
une à une leurs illusions, avec leur temps et leurs ressources. premier essieu, de l'essieu directeur, a au contraire, selon nous, une très-grande influence sur l'allure de la machine, principalement à l'entrée des courbes. Si l'essieu est solidaire avec le châssis, il faut que toute la machine change brusquement de direction; les impulsions du rail sur le boudin de la roue extérieure doivent, dès
lors, avoir une intensité très-considérable. Si, au contraire, l'essieu directeur peut exécuter son mouvement centripète sans avoir besoin d'y entraîner momentanément toute la masse de la machine, celle-ci prend peu à peu, à loisir pour ainsi dire, la direction convenable, sans choc et avec des frottements beaucoup moindres. La
douceur d'allure remarquable de la machine l'Apennin, lors de l'entrée en courbe, s'explique donc facilement. Les dispositions de cette machine atteignent d'ailleurs le but tout aussi bien que celles appliquées par M Beugniot à ses deux devancières, la Rampe et la Courbe (dont le principe était emprunté à un type du coustructeur américain Baldwin); et elles sont beaucoup plus simples.
Si
La crainte de faire un essai infructueux, le souvenir d'autres dont il eût mieux vain peut-être s'abstenir, ne doivent pas faire repousser les inventions qui se présentent avec des chances de succès suffisantes. On répète souvent que les inventions sérieuses font leur chemin d'elles-mêmes, sans que l'État ait besoin d'intervenir. Il devrait en être ainsi, mais jusqu'à présent cela n'est pas. Si le prétendu martyrologe des inventeurs n'est qu'un lieu commun propagé par la médiocrité jalouse, il faut bien reconnaître cependant qu'il
ne suffit pas toujours à une idée d'être bonne et pratique pour être acceptée. Si l'essai est facile, peu dispendieux, cela va de soi; mais s'il doit entraîner des dépenses notables,
s'il exige le concours des détenteurs de certains éléments indispensables, les obstacles deviennent très-sérieux, si ce n'est même infranchissables. Sans remonter dans l'histoire connue de quelques grandes inventions, il nous serait facile de citer certains perfectionnements d'une valeur réelle, acceptés aujourd'hui grâce au concours de l'administration supérieure, et qui sans lui seraient certainement, de guerre lasse, abandonnés depuis longtemps par leurs auteurs euxmêmes.
Mais il faut reconnaître que si ce concours est parfois nécessaire, il ne doit être accordé qu'avec une très-grande réserve. Il faut qu'il soit justifié non-seulement par la probabilité du succès, mais aussi par l'importance du but.
Il faut qu'un grand intérêt public soit engagé dans la question; il faut qu'il s'agisse, ou d'améliorer les conditions de sécurité, ou d'introduire une notable économie soit dans la construction, soit dans l'exploitation des voies ferrées. Sous le régime inauguré par les conventions de 1859, ce dernier côté de la question prend une importance nouvelle, puisque l'État n'est plus intéressé seulement d'une manière indirecte à la prospérité financière des exploitations de chemins de fer.
C'est à ce titre, et surtout au point de vue de l'influence Tous TV, /865.