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TRAVAUX DE SAUVETAGE.
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CATASTROPHE. DES MINES DE LAUE (GARD)
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de rocher éboulés et tenant à peine sur le mur glissant et incliné de la couche, l'impossibilité d'asseoir solidement les boisages, tout nous fait craindre pour la vie des hommes. Certain d'ailleurs que les captifs, dont on a récemment en- tendu l'appel, se trouvent dans la troisième ou la quatrième
remontée, je fais arrêter les travaux de de chantier, on porte un des ventilateurs à la troisième descente, et l'on continue néanmoins à lancer de l'air dans la galerie plate abandonnée.
A deux heures du matin on communique à la voix avec les prisonniers ; ils disent : Nous sommes trois ; les travailleurs comptent dès lors sur le succès et déploient une énergie rare. Par la traverse inclinée on se dirige vers la quatrième remontée ; par le fond de la descente, en obliquant à gauche, on marche vers la troisième, où la probabilité de trouver les prisonniers paraît la plus grande. La descente n° 2 avance lentement à cause de la dureté du charbon ; par hasard elle se trouvait exactement dirigée vers la deuxième remontée. La descente n° i gagne de l'avancement ; j'ai décidé qu'elle serait poussée jusqu'à 22
mètres de longueur, et qu'à partir de ce point, si elle
n'a pas communiqué avec la première remontée, on prendra une traverse plate à droite ou à gauche. Ce travail a pour but d'arriver au percement, alors même que par la descente n° 5 nous laisserions la troisième remontée au-dessous de nous, et que les remontées, au lieu d'avoir 12 à 15 mètres de long, comme nous l'espérions, auraient seulement 9 mètres, comme le soutiennent quelques ouvriers. Les chantiers présentent dans le jour du mardi comme ensemble, comme activité, comme harmonie, un spectacle curieux et plein d'intérêt. Dans le fond, des mineurs d'élite piquent le charbon d'une main fiévreuse, et se relèvent sans perdre une minute ; au-dessus d'eux, une échelle d'hommes établit la communication entre l'avancement et la galerie de roulage, les déblais sont remontés ; les corbeilles vides,
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les outils, les tuyaux d'aérage circulent avec rapidité et sans confusion. Un maître mineur ou un chef de poste reste au fond pour faire suivre la direction indiquée ; il pique à son tour comme un simple ouvrier pour ne pas gêner le travail, et vient fréquemment nous rendre compte de l'avancement.
Un service spécial surveille les ventilateurs, prépare les
tuyaux, les coudes, lute les joints. Les difficultés sont grandes dans la journée du mardi à cause de la chaleur extérieure qui affaiblit l'aérage, c'est à peine si nous parvenons à fournir dans les chantiers l'air nécessaire à la combustion des lampes et à la respiration des hommes. Dans là soirée du mardi, un ventilateur à gros tuyaux est placé à l'entrée de la galerie Sainte-Barbe ; il conduira de l'air à la descente n° 1, longue déjà de 22 mètres et dépourvue d'air à l'avancement. Les cris des prisonniers se font entendre sans cesse entre les deux chantiers de la descente n° 5. Ce sont les hommes
de ces chantiers qui les premiers leur tendront la main. Aussi quel zèle, quelle ardeur ! ils ont déjà fait deux postes et ne veulent pas quitter leur place ; ceux-là seulement que leurs forces trahissent s'éloignent à regret pour ne pas ralentir le travail des autres. Enfin à minuit, la traverse 1,1 (Pl. VII, fig. 2), de la troisième descente perce dans la quatrième remontée à la côte 160,72 ; une bouffée de mauvais air éteint les lampes. On avance les tuyaux des ventilateurs, et la quatrième remontée est visitée rapidement ; elle est obstruée par les éboulements vers la moitié de sa hauteur, et n'a pu servir de refuge à personne. On se retire aussitôt pour laisser reprendre le chantier de la descente, arrêté pendant quelques minutes. Aux premiers coups de pic, le charbon cède, la communication est établie, deux hommes vivants, Mouton et Thérond sont assis à l'extrémité de la remontée, à 2 mètres au-dessus de l'ouverture pratiquée. On les aide à descendre, puis à remonter