Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 123]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

240

ÉTUDES SCIA L'ACIER.

ÉTUDES SUP. L'ACIER.

5° périotle. - La flamme persistant toujours, des détonations assez fortes se produisent dans l'appareil; elles sont accompagnées d'éruptions avec projection de matières fluides, visqueuses, mélangées de grains métalliques qui viennent se coller contre le mur de la cheminée. La flamme paraît plus claire pendant quelques secondes après chaque

projection. Ces détonations suivies de projections ne paraissent nullement inévitables : elles dépendent de la fluidité de la masse à ce moment de raffinage et de la capacité libre de l'appareil. Un opérateur habile peut, par la conduite de l'opération, arriver à les faire disparaître avec la plupan des fontes. Le bruit d'une masse qui fuse et monte à l'ébullition est caractérisé dans l'appareil pendant l'intervalle des détonations.

La cheminée, pendant cette période, accuse, surtout pendant les projections, d'abondantes fumées rousses. 4. période. - Le calme se rétablit. Une longue flamme blanche, de plus en plus éblouissante, sort précipitée et serrée du convertisseur. Bientôt cette flamme fait entendre un bruissement particulier, se déchire sur les bords ; quoique

tendue, elle tremble; puis elle tombe bientôt subitement comme si la machine soufflante avait perdu les 9/10 de sa force. Après sa chute, la flamme reste peu lumineuse; elle est obscurcie par d'abondantes fumées qui paraissent noires près de la flamme et rousses au-dessus de la cheminée. On arrête alors l'opération : si on la continuait, on aurait un déchet toujours croissant, une usure énorme du revêtement ordinairement siliceux, et l'on arriverait, après un temps plus ou moins long, à convertir toute la masse en silicate de fer, fluide à la manière de l'huile. La pratique conduit à saisir très-habilement le temps d'arrêt le plus avantageux' pour le degré de dureté du pro-

duit que l'on veut obtenir. Toutefois cette détermination toujours dnica,te du moment à choisir pour arrêter l'opéra-

241

fion doit être signalée comme une des difficultés du mode de traitement.

Au moment de la tombée de la flamme, on possédait dans le convertisseur un métal fondu très-liquide, retenant en dissolution une grande quantité de gaz. Ce métal refroidi l'asest incapable d'être étiré, et présente dans sa cassure pect à écailles du fer brûlé. On a arrêté l'opération en renversant l'appareil jusqu'à la position horizontale et supprimant le vent; on a ajouté alors au métal fondu 7 1/5 p. 100 de son poids de fonte de Siegen, préalablement fondue dans un compartiment spécial placé à la suite *du four à réverbère. Cette addition est in-

troduite au moyen d'une petite poche manoeuvrée par une grue ordinaire.

L'addition de la fonte de Siegen produit dans la masse une action toujours d'autant plus vive et plus tumultueuse que l'opération a été poussée plus loin, et qui varie d'anleurs avec la nature des fontes traitées. Le mélange détermine une sorte de bouillonnement, soulevant de grosses lames de métal fondu, il est suivi de soubresauts de toute la masse liquide.

Après avoir laissé le mélange s'opérer pendant quelques secondes, on peut couler immédiatement sans relever l'appareil. Si l'on préfère brasser les deux liquides, il faut le relever après avoir donné le vent et opérer comme si l'on voulait reprendre l'opération pendant quelques secondes ; le puis on renverse de nouveau l'appareil en supprimant horizontale, et l'on coule vent, dès qu'il a atteint la position le métal obtenu en inclinant l'appareil de manière à ce que tout ce métal se déverse dans la poche de distribution. Pendant cette reprise de l'opération, la flamme est repassée par le rouge et le jaune, reproduisant ainsi d'une manière très-rapide les couleurs qu'elle avait présentées dans les périodes initiales. On sait avec quelles difficultés et avec quelle lenteur ou