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CHAUDIÈRES A VAPEUR. EXPLOSION. i8 passage à la cheminée et au dôme de la chaudière, a arraché dans son trajet une partie du plancher correspondant au-dessus de la chaudière, mais sans qu'il y ait eu pro-
jection.
Aussitôt que l'intérieur du compartiment dans lequel
I;
étaient la chaudière et la machine fut dégagé de la quantité de vapeur qui la remplissait, quelques ouvriers y pénétrèrent pour porter secours au mécanicien que l'on savait être à son poste en ce moment-là. Ce malheureux fut trouvé couché en travers sur l'arbre de l'hélice, la poitrine appuyée sur le manchon d'embrayage et la face tournée contre le plancher ; une partie du corps baignait dans l'eau bouillante qui s'était échappée de la chaudière; il ne donnait plus signe de vie. Une forte blessure se voyait à la partie postérieure de la tête. Il fut transporté à l'hôpital, où il mourut une heure après. Le patron du bateau reçut quelques légères brûlures, occasionnées sans doute par de l'eau que la vapeur avait entraînée; il se trouvait à ce moment là tout près des écoutilles.
L'examen de la chaudière a fait constater à M. Rocard une large déchirure à la partie inférieure, suivant la ligne des rivets, dont le plan est perpendiculaire à l'axe de la chaudière. Elle a la forme d'une grande boutonnière de om,12 d'ouverture dans sa partie la plus large, et elle vient se terminer approximativement aux extrémités du grand axe de l'ellipse directrice. La rupture s'est faite exactement suivant l'axe des rivets, dont l'espacement est de o,o68 et le diamètre orn,o 2. En outre, on remarquait en cet endroit une déformation assez considérable dans le contour de la chaudière ; le grand axe de l'ellipse s'était raccourci de Orn, 1 2 environ, tandis que le petit axe avait augmenté de cette quantité.
M. Rocard a mesuré avec soin l'épaisseur de la tôle en différents endroits; il a reconnu que généralement elle pré-
BATEAU L'HONORINE.
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sentait aux assemblages des rivures une épaisseur moyenne de 10 millimètres 1J2, à l'exception toutefois de la partie où s'était produite la déchirure dont l'épaisseur a été trouvée de 8 millimètres 5/1o. Une des deux longrines, celle de bâbord, avait été renversée en pivotant sur son arête extérieure. Cet appui faisant défaut, la chaudière s'était laissée choir sur le plancher;
les attaches qui la tenaient fixée contre la cornière de la cloison se sont détachées en emportant un morceau de la cornière. Une partie des planches a été arrachée par l'eau qui s'échappait avec une grande violence de la déchirure, et les plaques placées au-dessous de l'ouverture des fourneaux ont été projetées avec force contre la machine, dont quelques organes ont été brisés par le choc; il est même probable que la chute et la blessure du mécanicien sont dues à l'une de ces plaques. Les tuyaux de prise de vapeur de la machine et du petit eiteca ont été rompus et déformés ; celui d'alimentation a subi le même sort, et deux poteaux en fer soutenant le pont ont été fortement courbés. En outre, le fond antérieur a été cassé, mais les foyers et les tubes retour de flamme n'ont subi aucune avarie. La chaudière avait été repiquée et nettoyée six jours auparavant; elle était intérieurement clans un état de propreté satisfaisant. Le manomètre indicateur, les robinets de jauge, le tube
du niveau de l'eau étaient intacts et devaient bien fonctionner. Les poids des soupapes de sûreté étaient tombés à côté des leviers. La plaque qui recouvrait la boîte dans laquelle étaient emprisonnées les soupapes de sûreté était brisée dans le sens longitudinal ; ce résultat doit être attribué à l'énorme secousse que deux poids de 151,500, placés à l'extrémité des leviers, ont dû imprimer à cette plaque au moment de la chute de la chaudière. Les deux soupapes de sûreté sont placées sur deux tuba-