Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
125
USINE DE SAINT-LOUIS.
124
CHAUDIÈRES A VAPEUR. EXPLOSIONS.
supérieur habituel. A onze heures du soir, on n'avait point encore alimenté le générateur n° 6; l'aide et le chauffeur le firent observer au mécanicien, mais celui-ci, à l'inspection du tube indicateur du niveau qui marquait une hauteur d'eau encore assez considérable et supérieure au niveau réglementaire le plus bas, défendit l'alimentation. Les choses restèrent en cet état jusqu'à quatre heures et demie du ma-
l'avoir porté, d'après les renseignements que j'ai pris (*). Cinq chaudières étaient en marche et alimentaient les deux machines d'une force totale de 120 chevaux. La pression de marche est de 4 atmosphères; la course
du piston est de i,54, et l'admission pleine a lieu sur om..55. D'ailleurs, il n'y a pas de condenseur, et la vapeur s'échappe dans l'air. D'après ces éléments, on peut calculer quel est le travail théorique fourni par i kilogramme de
tin. A ce moment, revenu vers le même générateur, le
vapeur dans la machine; ce travail est donné par la for-
mécanicien, qui aperçut encore son niveau plein d'eau, eut enfin l'idée qu'il devait être bouché; il se hâta alors de manoeuvrer le robinet de purge R, après avoir fermé R', pour nettoyer le tube; de faire ouvrir le tampon T par le chauffeur, après fermeture préalable de R", pour passer un fil dans la douille D qui lui avait paru obstruée; les soupapes se levèrent pendant un instant. Loin que ce fait le mît en garde contre une brusque alimentation, il donna, au contraire, l'ordre à l'aide, qui se tenait sur le massif, d'ouvrir la valve d'admission d'eau. Celui-ci prévit le danger ; son chef s'obstina : alors cet enfant, qui, dans ce cas, a fait preuve d'une rare intelligence, obéit aux injonctions du mécanicien, puis se mit à fuir vers l'autre extrémité du massif. Il n'était pas arrivé, que l'explosion eut lieu: D'après ce qui précède, la cause de l'accident est déjà évidente ; les parois des tôles étaient rougies, et l'alimentation, en relevant brusquement le plan d'eau, a produit son inévitable effet. On peut, du reste, essayer de corroborer cette opinion par quelques considérations très-simples et suffisamment rigoureuses, qui montreront qu'en effet, le plan d'eau devait être descendu depuis assez longtemps audessous du niveau des carneaux. Il est facile de calculer la quantité d'eau qui se trouvait dans la chaudière à six heures. Au commencement du
mule
poste, elle était de 15.551 litres, en supposant le niveau supérieur à 55 centimètres au-dessus de l'axe de la chaudière; c'est à peu près la hauteur à laquelle on paraît
PP'
T=12817 (i + ut) (1 +2, 5o26log e 1
,
1
dans laquelle Po , P, et P' désignent les pressions de la vapeur en pleine admission, à la fin de la détente et dans le condenseur ou à l'air libre. On recommande, en faisant usage de cette formule, d'évaluer Po en diminuant de 1/2 atmosphère la preSsion de marche accusée par le manomètre
des chaudières et d'augmenter de 1/8 la valeur de P' pour tenir compte des diverses résistances à l'échappement. En posant donc P = 5",5 , d'où Pi
5",5
o 55 1,34
,
P' = atmosphères;
prenant pour a la valeur i i/S000 et pour t 159°, température de la vapeur à 5",5 et à saturation, on trouve T
12817>< 1,509>< 1,108= 21.450 kilog.
Ce travail théorique doit être multiplié par un coefficient
numérique qui varie suivant la force et le système des
(*) Dans les calculs de capacité ou de surface de chauffe, on n'a pas tenu compte de la sphéricité des fonds pour simplifier les opérations.