Annales des Mines (1864, série 6, volume 5) [Image 161]

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CHAUDIÈRES A VAPEUR.

l'autre, de l'eau de la chaudière (C). Mais cette déformation,

lorsqu'on s'en aperçoit, a presque toujours une certaine étendue correspondant à un nombre assez considérable d'entretoises qui ont toutes été rompues, et il suffit que quelques-unes résistent pour que la paroi se maintienne plane, bien qu'elle soit dans un état d'éqnilibre tout à fait instable. Dans certains cas même, on a peine à concevoir que le foyer, étant si mal soutenu, ait pu faire encore un certain service. On pourrait en citer de nombreux exemples : le plus remarquable, peut-être, est celui qui a été rapporté à l'occasion de l'explosion de la locomotive n° 249, du chemin de fer de l'Est ("). Cette locomotive avait été construite en 1856; à la fin de l'année 186o, on avait visité les armatures du ciel du foyer, qui avaient été reconnues en bon état ; en juin 1861, un chef de dépôt visita lui-même

cette machine, dont le foyer fut trouvé dans de bonnes conditions ; cependant elle fait explosion le 17 août de la même année, et on constate alors que depuis longtemps un grand nombre d'entretoises étaient rompues. « Sur les 120 entretoises de la face gauche du foyer, 41 présentaient des traces de ruptures très-anciennes et ne servaient évidemment plus à rien avant le 17 août ; 33 entre-

toises de la face droite et 27 de la plaque de la porte Sur les 70 entretoises supérieures de la face gauche du foyer, il n'y en avait plus que 21 réparties très-inégalement pour résister à l'action étaient dans le même cas

(*) On a observé dans les ateliers de la compagnie de Lyon des foyers dont les parois intérieures étaient bombées dans l'intervalle des entretoises, et offraient une surface en quelque sorte capitonnée. ce résultat, assez rare d'ailleurs, doit sans doute être attribué aux effets de la chaleur et de la dilatation plutôt que de la pression de la vapeur, mais il peut n'être pas sans influence sur la solidité du foyer, comme on le verra en se reportant à ce que nous avons dit plus haut sur l'importance de la rigidité absolue des parois et sur la faible valeur de ln, flèche, suffisante pour déterminer la rupture. (') Rapport déjà cité, tome XX, page 509.

LOCOIVIOT1VES. - EXPLOSION.

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de la vapeur, et encore quelques-unes d'entre elles ne représentaient plus qu'une section de quelques millimètres quarrés ; car elles étaient en grande partie corrodées » (ces entretoises étaient en fer). Dans une circonstance analogue, on a dû soumettre à un

examen minutieux la locomotive n° 77 appartenant à la compagnie de l'Est. On a pratiqué une ouverture dans l'une des parois latérales du foyer, et on a constaté:ainsi qu'il y avait un nombre considérable d'entretoises rompues anciennement, comme le prouvaient les incrustrations calcaires qui recouvraient la cassure; néanmoins, cette paroi était à peine déformée. (Rapport inédit de M. de Billy, inspecteur général des mines, du 19 mars 1857.)

Lorsque la locomotive n° 1522, après l'explosion, fut rentrée aux ateliers, on enleva tout le dessus du foyer, de façon à mettre les parois latérales complétement à découvert: on pouvait alors les visiter avec une facilité que l'on est loin de rencontrer dans la pratique et en découvrir les moindres défectuosités. Cet examen fut fait, en ma présence, avec le plus grand soin, par les personnes les plus compétentes ; aucun signe extérieur n'annonçait qu'une seule entretoise eût cédé dans le's parties que l'explosion avait respectées ; ce n'est qu'en démontant le foyer qu'on s'aperçut que 8 entretoises, formant un groupe assez compacte, se trouvaient rompues de vieille date dans la partie inférieure de la plaque tubulaire ; ces 8 entretoises étaient cassées, comme d'usage, moitié du côté de la tôle, moitié du côté du cuivre. Le moyen habituellement recommandé pour vérifier l'état des entretoises par la percussion du martcau est peu praticable, et son efficacité est très-douteuse ; le seul fait certain,

c'est que le foyer d'une locomotive examinée à froid peut paraître en parfait état, tandis qu'il est réellement dans un état de ruine imminente, qui peut amener son explosion