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MINES DE LA GRANDE-BRETAGNE. - ACCIDENTS.
sur lesquelles il est bon de donner quelques détails. Ainsi que le dit l'inspecteur, ce n'est pas, à proprement parler, une explosion de grisou, mais bien une explosion du gaz procenant de la distillation de la bouille en combustion.
Le directeur de la mine, son fils et cinquante-sept ouvriers tués, quinze. blessés, et l'obligation d'inonder les travaux pour éteindre l'incendie, telles sont les conséquences désastreuses de cet accident.
La mine dont il s'agit est établie sur la couche dite Barnsley thick cool, de 2rn,93 d'épaisseur, très-abondante en grisou. Elle est desservie par trois puits, dont deux ayant o pieds et demi et 8 pieds servent à l'entrée de l'air, et le troisième 9 pieds à la sortie ; ils sont voisins et ont une profondeur commune d'environ 95 mètres. La ventilation est activée par deux foyers. 11 existe des travaux en amont pendage de la recette, et d'autres très-développés sur l'aval
pendage. Ces derniers sont desservis par un grand plan incliné avec machine fixe. L'étendue totale des travaux est d'environ 1.600 mètres en direction sur 800 mètres en inclinaison. A, 1.200 mètres environ sur l'aval pendage, il existe un
autre puits avec lequel on cherchait à se mettre le plus promptement possible en communication. A cet effet, un système de deux tailles, avec les recoupes nécessaires pour l'aérage, était poussé jour et nuit sur le pied de 3 mètres d'avancement par jour, en suivant la pente de la couche qui est d'environ 9 à Io p. Io°. Par suite de cette rapidité extrême, la surface fraîche mise journellement à découvert dans ces chantiers était considérable, et le gaz s'y produisait avec abondance. La quantité totale d'air entrant dans la mine était d'en-
viron 4",64 par seconde, se partageant à peu près par moitié entre les travaux d'amont pendage et ceux d'aval pendage.
Le courant d'aval pendage se subdivisait lui -même en
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quatre autres courants partiels, et finalement il restait pour les avancements indiqués ci-dessus et une partie du quar-
tier desservi par la galerie de niveau la plus basse, une quantité d'air ne dépassant pas orn,62. Dans ces conditions, la ventilation des deux avancements sur la pente était défectueuse; le gaz y marquait habituel-
lement, et depuis quelques jours on avait dû fournir aux piqueurs des lampes de sûreté. Les lampes à feu nu ena ployées par les rouleurs ne devaient pas être portées au delà de la dernière recoupe. Mais on avait en même temps, et fort imprudemment, conservé l'abattage à la poudre, afin d'aller plus vite. Seulement, le feu était mis aux coups de
mine par un surveillant spécial, qui s'assurait préalablement de l'état de l'air au chantier. Deux ou trois jours avant l'accident, un coup de mine avait mis le feu au gaz et du gaz au charbon; mais les ouvriers étaient parvenus à l'éteindre en battant les parois avec leurs habits. Ils furent moins heureux cette dernière fois, et après avoir lutté énergiquement pendant une demiheure, ils durent se retirer, à demi-asphyxiés, devant l'incendie qui gagnait de proche en proche la masse de houille, les boisages et la cloison d'aérage. Le fait se passait à neuf heures du matin. Jusqu'à onze heures, en l'absence du directeur des travaux du fond, au-
cune disposition décisive ne put être prise, aucun ordre formel ne fut donné pour faire sortir les hommes ; un grand nombre d'entre eux cependant remontèrent spontanément, mais d'autres restèrent à leurs chantiers, pensant qu'il n'y avait pas de danger. A onze heures seulement, le directeur du fond put être rendu sur les lieux. Il pensa qu'en fermant par un barrage en briques le plan incliné par lequel arrivait l'air frais, il parviendrait à éteindre le feu en le privant d'air. A onze heures et demie, ce barrage, exécuté d'urgence sous les yeux du directeur, était à. peine achevé qu'une ex-