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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
développent de nombreux octaèdres assez nets de fer oxydulé. Cette circonstance s'observe très-bien au mont Margola , sur le nouveau chemin de voitures qui gravit le versant ouest. Cette roche est une de celles que M. de Bichthofen avait rapportées à l'hypérite. Il est impossible de méconnaître l'étroite parenté qui unit les diverses variétés de monzonite, car on peut établir, par une série d'échantillons, le passage insensible d'un type à un autre ; néanmoins, cela ne veut pas dire qu'entre deux variétés voisines il y ait tous les intermédiaires nécessaires pour ménager la transition ; ce cas se présente quelquefois, ainsi au mont Margola, où l'on voit la monzonite granitoïde passer graduellement à la monzonite magnétique par l'intermédiaire de la monzonite micacée ; d'autres fois, une variété pénètre en filons dans une autre, et alors il est à remarquer que c'est la variété acide qui paraît être venue la dernière; ainsi j'ai recueilli près de Canzacoli un fragment où l'on voit des morceaux bréchiformes de monzonite magnétique, à la couleur noire bien tranchée, empâtés dans un filon de monzonite granitoïde de nuance très-claire. Cet enchevêtrement constant des diverses variétés de monzonite est un fait très-remarquable ; il est rare de voir une même espèce de roche se continuer sur une étendue un peu considérable : seulement les difficultés du terrain rendent fort difficile l'observation des passages; il serait intéressant de pouvoir en faire une étude approfondie, afin de décider si, partout comme à Canzacoli, les variétés basiques sont les plus anciennes ; mais il est à présumer que la distance entre les périodes d'éruption a dû être très-peu considérable. En somme, les massifs de Predazzo et du Monzoni parais-
sent avoir été formés par un mélange pâteux assez homogène, qui a cristallisé dans des conditions propres au développement de la structure granitoïde; c'est cette texture qui
DU TYROL MÉRIDIONAL.
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a tout d'abord frappé les anciens observateurs, de sorte qu'ils ont cru avoir affaire à un granite ; aussi se sont-ils donné beaucoup de mal pour expliquer comment une roche
granitique avait pu se faire jour à travers une formation aussi moderne que le trias supérieur. Entre autres hypothèses, on a admis que le granite syénitique du Tyrol méridional avait été mécaniquement englobé par une éruption de mélaphyre, et en même temps si fortement réchauffé, que sa chaleur s'était communiquée au calcaire encaissant, où elle avait déterminé les puissantes actions de contact que l'on observe à Predazzo.
Cette hypothèse a été très-bien combattue par M. de Cotta, qui a fait valoir contre elle les raisons suivantes
i° La grande irrégularité des massifs granitoïdes et la forme de leurs contours au contact des roches triasiques ne s'accordent pas avec l'idée d'une intercalation mécanique au milieu du mélaphyre. 20 La masse des filons de mélaphyre est si insignifiante relativement au volume des massifs granitoïdes, qu'on ne saurait attribuer aux premiers une action calorifique énergique.
5° La forme du contact de la roche éruptive avec le calcaire, et les blocs de ce calcaire qu'elle contient, prouvent qu'elle a dû posséder une assez grande plasticité; et ce serait dépasser toutes les bornes permises à une hypothèse que d'imaginer que la roche granitique, déjà existante à l'intérieur de la terre, aurait subi une refonte complète lors de l'éruption. Le savant professeur de Freiberg ajoute que les roches se
distinguent entre elles beaucoup moins par leur composition chimique que par le mode de groupement de leurs éléments, et qu'il y a bien des roches modernes qui ne diffèrent des roches anciennes que sous ce dernier point de vue ; or le groupement des éléments paraît devoir être attribué aux circonstances qui accompagnent l'éruption; il