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CONSTUUTION GÉOLOGIQUE
n'est donc pas étonnant de voir une formation granitoïde se développer, comme fait exceptionnel, à une époque quelconque, et parce que, jusqu'ici, on n'a observé que des granites anciens, on n'est nullement fondé à en conclure que le granite n'a pas pu se former dans toutes les périodes géologiques.
Ces observations, d'une justesse incontestable, prouvent qu'il n'y aurait lieu de recourir à aucune hypothèse spéciale pour expliquer la présence, à Predazzo, d'une roche granitique. Mais, après tout ce que nous avons dit de la composition minéralogique de la monzonite, il est facile de comprendre que, si cette roche se rapproche du type granitique
par sa texture (encore cela n'est-il absolument vrai qu'à Predazzo), elle s'en éloigne notablement par sa faible acidité et par la nature, de ses éléments minéralogiques. J'ai insisté précédemment sur la présence du fer oxyclulé dans toutes
les variétés de monzonite : je reviens encore sur ce fait, parce qu'il est très-constant et très-caractéristique, qu'il imprime aux roches granitoïdes en question un caractère essentiellement moderne, et qu'enfin il complète la grande analogie que je crois devoir signaler entre la monzonite et te nzélaphyre. En effet, dans cette dernière roche on trouve un feldspath du sixième système, de l'augite, de l'amphibole, et toujours des grains magnétiques de plus, la teneur en silice oscille entre 5o et 55 pour ino ; ,de sorte que, sauf là présence du mica, la composition minéralogique et chimique du mélaphyre serait semblable à celle de la monzonite
basique, dont il ne différerait que par sa structure qui est orphyroïde. Comme d'ailleurs ces deux roches sont contemporaines
et ont fait éruption l'une au nord, l'autre au sud, après le dépôt de la dolomie de Mendola, on peut être conduit à se demander s'il n'y aurait pas lieu de considérer la monzonite comme un équivalent granitoïde du mélaphyre, c'est-à-dire comme un état cristallin différent de la même pâte, déterminé
DU TYROL MÉRIDIONAL.
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par les circonstances qui ont accompagné l'éruption. Déjà M. de Richthofen avait eu une pensée analogue à l'égard de l'hypérite (c'est-à-dire de notre monzonite magnétique) qu'il regardait comme un mélaphyre augitique réchauffé par la syénite et obligé alors, de prendre en cristallisant une structure granitoïde. Sans admettre cette influence calorifique de la monzonite, ne pourrait-on pas garder l'idée fondamentale de cette hypothèse, en la généralisant , et en l'appliquant à toutes les variétés de monzonite?.malheureusement il faut convenir que cette idée, très-séduisante en elle-même, vient se heurter contre une double objection : l'absence complète de passages de l'une des roches à l'autre, et la présence au milieu de la monzonite, de masses de mélaphyre très-voisin, par sa texture, des mélaphyres augitiques da val de Fassa. Ajoutons que la présence de l'orthose rendrait l'hypothèse en question inadmissible, au moins pour les variétés acides : laissons-la donc de côté et contentons-nous d'appeler seulement l'attention sur la remarquable similitude de composition qui existe entre les mélaphyres et la monzonite ; il suffit de constater cette similitude pour faire évanouir l'anomalie apparente que présente la .position géologique des massifs granitoïdes du Tyrol méridional, sans qu'il soit né-
cessaire de recourir à des considérations d'un ordre ,plus élevé.
A l'égard du fer oxydulé, il importe de faire une remarque qui s'applique aussi bien au mélaphyre qu'à la monzonite ; c'est que ce minéral y est toujours titanifère : la proportion de titane n'est pas assez forte pour être mise en évidence par le chalumeau, ni pour altérer le magnétisme de la substance; mais sa présence n'a pas été mise en doute par M. de Richthofen, et l'on trouve une démonstration à posteriori de son existence dans ce fait qu'au voisinage du calcaire encaissant, la roche éruptive se pénètre de sphène. Enfin la question a été tranchée par une analyse exécutée