Annales des Mines (1864, série 6, volume 6) [Image 164]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

5 25

APPAREILS FUM LVORES

DE MM. TENIBRINCK ET BONNET.

valeur, en plaçant sous ses yeux les éléments qui lui servent de base. On remarquera que les avantages que nous constatons, ne sont pas le résultat d'une ou de plusieurs expérierices isolées, plus ou moins concluantes ; mais bien le résumé d'une exploitation générale, qui s'exerce depuis deux

effet, le bouilleur, qui est à une distance moyenne de om.45 au-dessus de la grille, et qui lui est à peu près parallèle,

52 2

ans et demi, et s'étend aujourd'hui à un matériel considérable, sans cesse croissant, qui comprend la totalité des machines à foyer fumivore en service, dont le nombre est supérieur à cent-vingt, et des machines à foyer ordinaire, faisant le même service conjointement avec elles. A quelle cause faut-il attribuer la diminution de consommation que procurent ces foyers? Assurément, ce n'est

pas parce que la fumée est consumée, puisque la partie solide et colorée de la fumée la plus épaisse ne représente qu'une fraction insignifiante du combustible qui l'a produite. Un bon emploi de la vapeur par la détente, par les doubles enveloppes des cylindres, tuyaux, etc. ; le réchauffage méthodique de l'eau d'alimentation injectée dans

la chaudière, tel qu'il est pratiqué depuis fort longtemps par M. Marmau, aux usines de Wesserling, sont autant de causes d'économie, mais étrangères au cas qui nous occupe. L'une des sources les plus abondantes d'économie réside dans l'intelligence et les soins des chauffeurs pour conduire

leur feu ; mais il ne nous semble pas possible d'admettre sur ce point, que les mécaniciens changent leurs habitudes, subitement et d'accord, au fur et à mesure qu'ils changent

de machine ; surtout quand il s'agit d'un personnel aussi nombreux que celui qui compose la traction d'une grande compagnie de chemins de fer comme l'Est ou Orléans.

Selon nous, la vraie source d'économie provient d'une

divise le foyer en deux compartiments intérieur et supérieur. Il crée par son bord libre un passage étranglé qui sert de communication entre les deux compartiments, et par lequel le mélange gazeux tout entier , est forcé de passer.

Cela a pour effet de concentrer en ce point la combustion des gaz, et il en résulte une action réciproque : 1° de cette combustion pour élever la température ; 2 ° de cette température pour favoriser la combustion des gaz et des parties solides de la fumée. En empêchant les gaz combustibles de se rendre directement de la grille aux tubes par filets qui voyageraient parallèlement, c'est-à-dire sans se brûler, le bouilleur brise et renverse la nappe de flammes dont il double le circuit dans le foyer. Il oblige ces gaz, ainsi que l'air qui a traversé la grille sans se_ brûler, à venir se resserrer dans le passage étranglé, les met en contact dans un milieu dont la température est plus élevée,, et les force déjà à brûler sans le secours de la prise d'air : ce premier résultat est spontané, et indépendant des soins et de la bonne volonté des mécaniciens. De plus, l'adjonction de l'entrée d'air en sens inverse du courant des flammes, et avant leur passage dans l'étranglement créé par le bouilleur, produit un tourbillonnement qui brasse le mélange, et les gaz achèvent de se brûler dans cette zone, en y augmentant encore la tem- pérature nécessaire à la combustion de la fumée. Rappelons enfin, que les houilles contiennent toutes une proportion variable, selon leur nature et leur provenance, de matières volatiles presque entièrement composées de gaz et de va-

combustion plus complète des gaz combustibles, qui s'échap-

peurs combustibles. Cette proportion est au moins de

pent ordinairement du foyer sans avoir été brûlés (*). En

5o p. 100 dans les charbons de Sarrebrtick. Dans ceux de

(*) Voir la Note sur rappartil fumivore de M. Friedmann, par

M. Couche.

Annales des mines, t. II de la 60 série, 1862, p. 365.

Bézenet et d'Aubin, qu'emploie le chemin de fer d'Orléans, cette proportion est encore plus grande et atteint 55 à 4o p, loci. De plus, toutes ces sortes de charbon ont_