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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR,,
A COTATAY, PRÈS SAINT-ÉTIENNE.
bout qui précédemment était à l'arrière ; disons tout de suite, pour n'y plus revenir, que ces diverses réparations avaient été bien faites, et que les déchirures ne se sont
pouvait s'en apercevoir en dehors et qu'un des ouvriers aurait prévenu Piette, mais sans insister. Quoi qu'il en soit, ce dernier monta sur la chaudière pour faire arriver l'eau
produites en aucun 'des points réparés.
et à peine avait-il tourné la soupape d'alimentation que
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Depuis un grand nombre d'années la chaudière marchait dans ces conditions ; c'est celle qui est marquée en A
sur le plan, à l'entrée de la forge et à côté d'une autre chaudière du même système, mais plus longue. Elle servait de chaudière de renfort ; on ne la faisait fonctionner un. peu activement que lorsque les autres chaudières de l'usine, chauffées en partie par des fours, ne donnaient pas assez de vapeur, ce qui arrivait par exemple tous les lundis, lors de la reprise du travail. C'est précisément un lundi matin que l'explosion a eu lieu.
La chaudière était munie de soupapes et des autres appareils de sûreté (flotteur d'alarme et tube indicateur de niveau). Ils ont &é brisés par l'explosion ; mais les débris retrouvés ont suffi pour justifier de leur existence. Nous verrons plus loin qu'avant l'explosion le sifflet ne s'est pas fait entendre, ce qui prouve que l'appareil était dérangé ou surchargé. Voyons maintenant comment l'explosion a été amenée. Elle a eu lieu un lundi matin, à 8 h. 3/4, au moment où les ouvriers allaient reprendre leur travail après le déjeuner. Depuis minuit le mécanicien Piette avait la surveillance des chaudières et des machines. Plusieurs des ouvriers lui ont entendu dire, un moment avant l'accident, qu'il avait eu beaucoup de peine à remettre en état une pompe qui alimente le courant d'eau des fours à puddler ; il aurait passé à ce travail un temps considérable, et depuis ce moment il est pro-
' bable qu'il avait oublié les chaudières. Le foyer avait été, durant cet intervalle, entretenu activement par le chauffeur, puisqu'on était au jour où la chaudière servait principalement. Le niveau a dû baisser considérablement et la tôle arriver à une haute température ; il semble même qu'on
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l'explosion eut lieu instantanément. Sur les débris de la chaudière on reconnaît très-bien les
traces du coup de feu qui a produit la rupture. Il n'est guère possible de douter que la tôle était rouge sur un grand nombre de points le long de cette ligne, et en quelques points sur une hauteur de 10 centimètres. Cette tôle était de bonne qualité, elle avait conservé très-sensiblement son épaisseur primitive de om,0 o, enfin la chaudière était propre. On ne voit pas quelle autre cause peut être assignée à l'explosion.
Lorsque le mécanicien Piette, qui était d'ailleurs un bon ouvrier, prit à minuit la surveillance, il est. probable qu'il. s'assura que les chaudières étaient en bon état d'alimentation, soit immédiatement, soit dans les premières heures
de son poste. Ce jour-là le travail ne commença qu'à 6 heures du matin ; les chaudières n'eurent donc, avant l'explosion, à fournir de la vapeur aux machines que pendant 2 heures, de 6 à 8, et comme les chaudières en feu étaient au nombre de 5, dont la plus petite est celle qui a éclaté,
il est évident que ce n'est pas cette dépense de vapeur qui a pu abaisser notablement le niveau de l'eau. Il faut noter ici que toutes les chaudières étaient en communication; deux d'entre elles, chauffées par les fours de fusion, n'étaient que faiblement poussées, puisque ces fours ne marchaient pas ; ne peut-on pas admettre qu'elles ont servi de condenseur pour la vapeur à saturation et à haute pression produites par les chaudières les plus chauffées? Cela me paraît d'autant plus plausible que l'accident est arrivé presque immédiatement à la suite de la mise en feu active, commencée peu d'heures avant la reprise du travail. Pendant cette période de mise en feu, la vapeur, produite