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EXPLOSION D'UNE MACHINE LOCOMOTIVE.
EXPLOSION D'UNE MACHINE LOCOMOTIVE.
qui a éclaté ; dans un cas comme dans l'autre, rien n'autorise à supposer qu'un défaut d'alimentation ait eu la moindre part dans l'accident ; dans un cas comme dans l'autre, le système intérieur, foyer et tubes, est resté parfaitement intact, ce qui exclut l'idée d'une élévation vraiment excessive de la pression. La qualité défectueuse des matériaux est donc incontestablement la cause principale, sinon la seule, de l'explosion. Une certaine exagération de la tension a fait le reste. Votre Excellence se rappelle que les expériences auxquelles j'ai procédé à la suite de l'explosion de la Turquie
C'est elle qui a cédé dans la machine 0,155 : la feuille qui forme le berceau de la boîte à feu s'est déchirée suivant la ligne .des centres des rivets qui la réunissaient aux parois latérales; et l'examen du métal a montré que c'est de la tôle puddlée, de mauvaise qualité. Les feuilles latérales sont en tôle ou bois, mais présentant à un haut degré la structure feuilletée, défaut assez ordinaire dans ces tôles dont la
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ont fait ressortir le côté défectueux des tôles mises en oeuvre ; leur défaut consistait bien moins dans l'insuffisance de la résistance à la rupture que dans la petitesse de l'allongement correspondant, c'est-à-dire dans le défaut de ductilité, dans l'aigreur. Comme je le faisais remarquer, ce défaut a pour effet d'exagérer la faiblesse des lignes de rivure, le perçage des trous au poinçon et le mattyage des joints fatiguant singulièrement une tôle dépourvue de ductilité.
Entre l'explosion de la Turquie et celle de la Tchernea, la différence est que, dans la première, c'est le corps cylindrique qui a cédé, tandis que dans la seconde c'est le berceau qui surmonte la boîte à feu, berceau qui n'est du reste, -dans ces machines, que le prolongement de la moitié supérieure du corps cylindrique. A la suite de l'accident de la Turquie et des expériences qui avaient constaté la mauvaise qualité des tôles employées pour la partie qui avait cédé, c'est-à-dire pour le corps cylindrique, la compagnie, sur mon invitation, procéda à un examen minutieux des 59 autres machines de la même série. Les lignes de rivure lurent l'objet d'un examen mi-
nutieux, mais qui ne s'étendit pas à l'enveloppe du foyer, aucun motif de défiance n'ayant paru exister à l'égard de cette partie.
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soudure est souvent imparfaite. Ici, au surplus, c'est la feuille supérieure, c'est-à-dire la tôle puddlée, qui s'est déchirée.
Des essais vont être faits pour constater la résistance de cette tôle. On peut du reste prévoir qu'ils conduiront à la même conséquence que ceux que j'ai faits sur les tôles de la
machine la Turquie, c'est-à-dire que cette tôle pèche par le défaut de ductilité bien plus que par le défaut de résisstance à la rupture, qu'elle manque surtout, en un mot, de résistance vive.
La chaudière de la locomotive 13,135 avait été éprouvée et reçue conformément aux règlements. Le constructeur ne paraît donc pas pouvoir être recherché par suite de l'accident du 2 7 juin. L'explosion la Turquie avait éveillé de justes inquiétudes; l'accident analogue qui affecte, à sept ans d'intervalle, une machine de la même série vient réveiller ces inquiétudes et rendre suspectes les 58 autres machines du même type.
La description minutieuse des détails de l'accident, les discussions auxquelles ils peuvent donner lieu, tout cela peut être différé sans inconvénient. Mais ce qui ne doit pas l'être, c'est l'ensemble des mesures propres à prévoir le retour de ces funestes explosions. Voici, Monsieur le Ministre, en quoi consistent les mesures que j'ai l'honneur de soumettre à votre appréciation, après m'être entendu à cet effet avec la compagnie 10 Toutes les machines de la série vont être l'objet d'un examen minutieux, surtout suivant les lignes de rivure Ion-