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DU HODNA ET DU SAHARA.
VOYAGE DANS LES BASSINS
nouvelle, en Algérie, due à M. Rouennet. Elle a rendu un service réel à la salpêtrerie que le gouvernement a fondée à Biskra, car on était dans l'obligation de faire venir ce sel de France à grands frais, tandis qu'aujourd'hui on le pave un prix très-minime. Au delà de ces lacs, la source chaude de Moul-es-Snam émerge du terrain secondaire par plusieurs bouillons dont la température varie de 22°,25 à 5o° ; son débit est de 15 à 20 litres par seconde. On trouve auprès de Batna les terrains crétacés et jurassiques caractérisés, surtout le premier, par une abondance prodigieuse de fossiles. Ceux-ci y sont répandus à foison;
et l'on peut, en certains points, les ramasser pour ainsi dire à la pelle. Dans le Hodna, j'ai visité les puits artésiens creusés par ordre de M. le général Desvaux, et je me suis livre à des études géologiques pour me rendre compte de la marche des nappes artésiennes. Grâce à une sortie faite avec quelques spahis mis à ma disposition par M. le lieutenant Schrol,
commandant le poste de Barika, j'ai pu faire des explorations assez détaillées. J'ai reconnu que c'est un terrain tertiaire marin supérieur qui donne les eaux jaillissantes. Il y a plusieurs cuvettes souterraines nettement accusées par la stratification des couches, et dans chacune' desquelles le thalweg représente un maximum d'eaux jaillissantes ce thalweg souterrain renferme lui-même un point de débit maximum. Les principaux cours d'eau superficiels correspondent en général aux thalwegs souterrains. Dans chaque cuvette il y a un régime spécial de nappes souterraines et par suite d'eaux jaillissantes. Il y a plusieurs nappes superposées à cause de l'alternance fréquente des couches de grès sableux et .de marnes.
Les eaux de pluies qui tombent directement sur les affleu-
rements des couches absorbantes et les cours d'eau abondants qui descendent des montagnes secondaires ou mio-
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cènes limitant au 'sud et au nord le bassin du Hodna, et qui passent sur les affleurements des couches tertiaires, servent à l'alimentation des nappes souterraines. Ici l'observateur peut se rendre compte avec facilité du mécanisme des nappes jaillissantes. Une étude complète du bassin de Hodna, étude:
que je n'ai pu faire moi-même, offrirait un grand intérêt au géologue, en même temps qu'elle jetterait un jour nouveau sur l'existence et l'étendue des différentes cuvettes tertiaires dans lesquelles on peut rechercher des eaux jaillissantes avec des chances de succès.
Les sources jaillissantes du Hodna obtenues jusqu'à ce jour sont en général assez faibles : leur débit varie entre' litre et 51,67 par seconde ; leur température varie de 25. à 25°, et leur profondeur de j 5o à 16o mètres. Ces sources diffèrent sous tous les rapports des sources, artésiennes de l'oued Rhir. Elles proviennent de terrains t
essentiellement différents au point de vue géologique ; aussi. leur composition chimique est très-différente. Les eaux ar-
tésiennes du Hodna sont généralement de bonne qualité comme eaux potables 'et bien supérieures à cet égard aux eaux de l'oued Rhin
En quittant Tobna (dans le Hodna) pour me rendre h Biskra, j'ai visité en passant le rocher de sel du djebel Gharribou. Je tenais à comparer ce massif avec le massif semblable du rocher de sel des environs de Djelfa que j'ai déjà décrit dans les Annales des mines. Le rocher de sel des environs de Djelfa m'a paru être le résultat d'une éruption. volcanique de boue, de sel et de gypse qui s'était produite'
à la séparation du terrain crétacé et du terrain tertiaire moyen; mes études sur le Djebel Gharribou m'ont amené au même résulat. J'ai fait l'ascension du point culminant de cette montagne et j'ai trouvé au sommet une sorte de cratère au milieu d'un massif de calcaire crétacé. La montagne tout entière offre l'image d'un véritable chaos : elle' est ravinée et déchirée en tous sens ; le sol résonne partout-