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INFECTION DES EAUX.
INFECTION D LS EAUX.
IV. INFECTION DES EAUX.
Les habitants emploient à leurs usages domestiques trois sortes d'eaux : celle des sources ou des cours d'eau, celle des puits et celle de la pluie. Ces deux dernières constituent encore l'alimentation exclusive de la plupart des grandes villes. Dans celles même qu'on a pourvues d'une distribution publique, il est rare que les maisons de quelque importance n'aient pas conservé leur puits et leur citerne (*), L'eau de puits est préférée pendant l'été à cause de sa fraîcheur, et l'eau de pluie est trouvée meilleure pour les lavages et la cuisson des légumes. Il convient toutefois d'ajouter que l'usage des eaux de sources est depuis quelques années en Voie de développement. Les hygiénistes en recommandent vivement l'emploi ; en outre on en recon-
naît la nécessité au point de vue de la propreté. générale des villes : il est donc probable que dans un avenir pro(*) Dans la maison du bourgmestre de Dusseldorf, M. Flammers,
que nous citons volontiers comme un type, le puits est pratiqué à l'extrémité du jardin ; il a 6 ou 7 mètres de profondeur et pénètre dans la couche des graviers du Rhin, où est située la nappe alimentaire de tout le bassin. L'eau est de bonne qualité, très-abondante, ou pour mieux dire inépuisable: elle sert exclusivement pour la boisson. L'eau pluviale est recueillie dans un réservoir placé à, l'étage supérieur, qui la distribue aux cabinets d'aisances des divers étages, où les domestiques viennent la prendre pour le service des
appartements. Le trop-plein du réservoir s'écoule par un tuyau distinct dans une citerne en maçonnerie couverte, établie dans le sous-sol, laquelle alimente la cuisine et la buanderie, situées dans le voisinage. Enfin, quand la citerne est remplie, un tuyau envoie
l'excédant dans un puisard ou puits d'absorption, foncé dans le
jardin, à, une assez grande distance du puits alimentaire. Ce tuyau sert en même temps de passage aux eaux ménagères, provenant soit des appartements, soit de la cuisine, en sorte que l'eau excédante de la citerne contribue à le laver et à emporter les résidus.
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chain des distributions publiques fonctionneront dans toutes les cités importantes. Actuellement il n'en existe en Belgique que dans trois grandes villes, Bruxelles, Ostende et Liège,
et, dans la Prusse rhénane, que dans une seule, à Francfort-sur-le-Mein. On est en voie d'en créer sur deux autres points, àVerviers et à Aix-la-Chapelle. Quant aux autres loca-
lités, la question est encore à l'état d'étude, plus ou moins avancée. Nous renvoyons à la Note k l'exposé de quelques travaux remarquables, qu'on poursuit en ce moment ou dont l'exécution est imminente, pour alimenter de grandes villes. L'infection dont nous nous occupons en ce moment est spécialement celle des cours d'eau. L'infection des puits nous paraît se rattacher plus directement à celle du sol, qui fera l'objet du chapitre suivant. Il y a deux grandes causes de corruption des cours d'eau : les résidus des fabriques et les immondices des villes. Ces deux causes confondent souvent leurs effets, car les établissements industriels situés dans l'aire drainée des villes déchargent assez ordinairement leurs résidus aux égouts, en sorte que les eaux sales de ces derniers contiennent à la fois les deux natures de produits. La multiplication des manufactures, d'une part, et d'autre part l'extension donnée au drainage urbain, ont généralisé cette corruption et l'ont en certains cas portée à un haut degré. Autour de plusieurs grandes villes, les cours d'eau sont non-seulement devenus impropres à la boisson, mais même le poisson a disparu. Leurs bancs recouverts de matières putrescibles deviennent, surtout aux basses eaux, des foyers d'infection. La Senne à Bruxelles, la Lys à Gand, la Trouille à Mous, la Vesdre 'à Verviers, la Vurm à Aix-la-Chapelle, etc., ressemblent beaucoup plus à de
larges égouts qu'à des cours d'eau naturels. Les industries elles-mêmes, à Verviers notamment, commencent à en souffrir, et réclament pour leurs opérations des liquides moins impurs. Toni: VII, 1865.
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