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INFECTION DES EAUX.
RÉSIDUS DES FABRIQUES DE SOUDE.
Ce que nous avons dit tout à l'heure des moyens d'alimentation encore usités dans ces pays, a rendu. les habitants moins sensibles aux inconvénients qui résultent de l'infection des cours d'eau. En outre, de vastes régions en sont préservées, par suite de leur heureuse situation géographique, soit le long du Rhin qui peut recevoir impunément les résidus des plus grandes villes, soit à l'embouchure de fleuves tels que l'Escaut et la Meuse. C'est principalement dans les villes de l'intérieur que la question a préoccupé les esprits ; mais précisément parce que le mal dont on y souffre n'a pas ce caractère en quelque sorte national gni frappe en Angleterre, les solutions y sont retardées et manquent encore d'une suffisante généralité. Sur plusieurs points ce sont des tâtonnements plutôt qu'une méthode bien arrêtée. On y trouve cependant un trait commun, tout à fait fondamental : partout on renonce à purifier les eaux une fois souillées, mais on cherche à en prévenir la corruption en empêchant les impuretés d'y arriver. En un mot les moyens sont préventifs et non curatifs (*).
Les procédés déjà appliqués ou encore en voie d'expérience sont de deux sortes : les uns, partiels, .s'adressent exclusivement à certains produits déterminés ; les autres, généraux, s'adressent à toutes les sources d'impuretés, en entreprenant la désinfection des liquides d'égout qui les réunissent. A ces derniers, qui sont malheureusement les moins répandus, il convient de rattacher les travaux ayant pour but, non de réaliser une désinfection proprement dite des eaux d'égout, mais d'éloigner celles-ci des points où elles pourraient préjudicier à la santé publique et de les placer dans des conditions où les effets salutaires des agents
atmosphériques puisSerit plus facilement s'exercer. (*) Nous ne parlons pas, bien entendu, des dépôts et
C'est
filtrages
auxquels on peut soumettre les eau X potables comme dans tous les pays.
599 ainsi qu'à Mons, Aix-là-Chapelle, etc., on a voûté, jusqu'à une assez grande distance des faubourgs, des cours d'eaux servant, de collecteurs, pour ne les laisser reparaître à ciel ouvert qu'au milieu de la campagne. 1.° Moyens partiels.
Les moyens partiels ont une certaine importance. Ils ont été provoqués par les règlements de diverses municipalités qui mettent obstacle au libre écoulement des résidus industriels dans les cours d'eau. Ils ont aussi été employés en
vue de prévenir les actions civiles des riverains situés à l'aval des usines et directement lésés par l'infection. Nous les examinerons successivement. Résidus des fabriques de soude.
- C'est une des indus-
tries dont on s'est plaint le plus vivement. Elle donne lieu, comme on sait, à plusieurs résidus insalubres : liquides sulfureux s'écoulant des tas de marcs de soude, solutions d'acide chlorhydrique faible provenant de la condensation, et liqueurs de chlorure acide de manganèse dues à la fabrication du chlore.
En ce qui concerne les marcs de soude, les deux procédés principaux sont l'enfouissement méthodique des boues et l'extraction du soufre qu'elles contiennent. Aux fabriques de la Société de Mannheim, l'enfouissement est opéré avec des soins tout particuliers. On a renoncé à les mettre en tas, même dans les conditions réputées les meilleures. Le directeur, M. Gundelach fait défoncer le sol à 3 mètres de profondeur on dépose 2 mètres de marcs et par-dessus on étend i mètre de terre végétale. On plante ensuite des arbres à croissance rapide. M. Gundelach es:
time que c'est la seule manière vraiment efficace de prévenir les inconvénients. Effectivement aucun puits ni cours d'eau n'est infecté dans le voisinage. Le second procédé, ou l'extraction du soufre, a été l'objet de bien des recherches.