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INFECTION DES EAUX.
ROUISSAGE DU LIN ET DU CHANVRE.
mélangés avec de la chaux et des balayures, et employés ensuite comme engrais. Quant aux dernières eaux, à peu près clarifiées, elle s'écoulent à la rivière. Quelques fabriques de bougies s'étudient à retenir les matières grasses. Celle de M. Roubaix Jenar, à Bruxelles, peut servir d'exemple. Les résidus de la saponification ainsi que les eaux de lavage de tous les appareils en contact avec les graisses s'écoulent par des caniveaux souterrains et sont recueillis dans une série de cuves en maçonnerie. La communication entre ces cuves est établie par des si-
préoccupé sérieusement de la question que dans les Flan-
phons disposés de manière que la plus grande partie des huiles soit retenue à la surface. On les enlève à la cuil1er et on les rend à la fabrication. Rouissage du lin et du chanvre. - Cette opération, tant en Belgique qu'en Allemagne, s'effectue encore exclusivement par les voies agricoles. On distingue trois méthodes : 10 à l'eau courante ou dans les ruisseaux : c'est la pratique de la Flandre occidentale et d'une grande partie du duché de Bade; 2* à l'eau stagnante ou dans les fossés, notamment à Lokeren dans le pays de Waes ; 30 à la rosée ou sur le pré : c'est la coutume du Hainaut et de diverses contrées allemandes. De ces trois méthodes, les deux premières seules ont des inconvénients, et la seconde plus que la première. On a reconnu en effet, par des observations suivies dans les Flandres, que les eaux courantes n'étaient infectées, ou du moins ne l'étaient à un degré dommageable pour la santé
publique, que lorsqu'elles se trouvaient déjà chargées d'autres matières organiques. Tel est, d'après M. Stas, le cas de la Lys, dont l'extrême corruption, pendant la saison du rouissage, est due à la présence simultanée des résidus de distilleries et de raffineries du département du Nord, qui lui arrivent par la Deule. Nulle part on n'a appliqué de moyen technique pour améliorer les cours d'eau ainsi altérés. On ne s'est, du reste,
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dres, où les inconvénients avaient pris des proportions inusitées. Ées choses en étaient venues au point que des quartiers de la ville de Gand avaient été rendus tout à fait inhabitables, et que le travail des filatures devenait impossible, à certains moments, par suite des odeurs fétides que répandaient dans les ateliers les eaux de la Lys dont on y fait usage. Après diverses tentatives infructueuses, d'ordre administratif n , on s'est arrêté à un parti héroïque : on a établi à Deynze, en amont de Gand, un barrage à écluses, au moyen duquel on détourne à volonté dans le canal de
Schipdonck à Heyst les eaux corrompues de la Lys qui vont se perdre à la mer du Nord. Ces travaux préservent Gand, mais laissent encore Bruges sans protection, quand on manoeuvre extraordinairement le canal de Gand à Bruges,
que la dérivation de la Lys traverse librement. Pour y obvier, on s'occupe de construire un siphon qui permettra de faire passer les eaux corrompues sous le canal ("). Le rouissage dans les fossés détermine des fièvres palu(*) Telles que l'arrêté royal du 20 juillet 1859, qui a porté interdiction du rouissage dans la Lys, du io octobre au 31 décembre. (**) Le but sera ainsi 'atteint en ce qui concerne l'assainissement, mais non sans grands dommages pour l'industrie et la navigation. L'ingénieur des ponts et chaussées, M. Colson, chargé des travaux, nous écrivait récemment
« Pendant les quatre ou cinq mois d'été, lorsque la corruption « des eaux est forte, le barrage reste fermé et les eaux corrompues « sont conduites directement vers la mer du Nord par le nouveau « canal (de Schipdonck it Ileyst). Elles sont donc perdues pour l'in« dustrie de Gand et pour l'alimentation de nos voies navigables. « Les eaux de l'Escaut seules doivent alors desservir les nombreux « intérêts engagés dans la question; aussi sont-elles insuffisantes « pour cet objet, et l'alimentation de nos canaux se fait-elle d'une « manière fort incomplète, au point que la navigation est souvent « compromise, surtout pendant les mois d'août et de septembre. « C'est là une situation déplorable qui nous est faite par la perte u complète
des eaux de la Lys, tant que dure le rouissage dans
« cette rivière__ »