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708 OSSEMENTS D'ÉLÉPHANT. dans certains points, indique évidemment qu'ils n'ont pas été roulés ni arrachés à un terrain plus ancien et que les éléphants ont vécu sur place , après la retraite des anciens glaciers, à l'époque de la formation de ce lit de déjection sur lequel est bâtie en grande partie la ville de Tullins et qui n'est plus arrosé aujoi§rd'hui que par un ruisseau inoffensif. De nombreux restes ù'Elephas primigenius ont été trouvés aussi dans les environs de Lyon, dans les terrasses d'alluvions de la Saône et du Rhône, postérieures à la période glaciaire. Les dents et ossements d'éléphants sont aussi très-fréquents dans le lehm des environs de Lyon , que nous considérons comme une alluvion glaciaire contemporaine de la grande extension des glaciers (§ 350). D'après M. Jourdan, ils appar- tiendraient à une espèce distincte, désignée par lui sous le nom d'Elephas intermedius ; généralement, ils sont considérés comme appartenant encore à YElephas primigenius. Ainsi, cette grande espèce aurait vécu, aux environs de Lyon , à la limite d'extension des glaciers, pendant la période glaciaire et encore après; elSse serait propagée du côté des Alpes, à mesure que la retraite progressive des glaciers permettait à la végétation de s'y installer et de les rendre habitables; de sorte que les restes de cet éléphant ne s'y trouveraient que dans les alluvions post-glaciaires, correspondant à cette époque de transition entre la période des phénomènes erratiques et la période actuelle. On a trouvé, il est vrai, une dent molaire YElephas primi- genius dans les tranchées du chemin de fer entre Moirans et Voiron, qui sont taillées, en grande partie, dans les alluvions anciennes antè-glaciaires. Mais sur le point précis où a été trouvée cette dent, les cailloux roulés paraissent avoir subi un remaniement qui les a mêlés avec des débris anguleux du dépôt glaciaire; ce gisement ne ferait donc que confirmer l'âge post-glaciaire de YElephas primigenius dans la région des anciens glaciers.
