Description géologique du Dauphiné pour servir à l’explication de la carte géologique de cette province par Charles Lory, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Grenoble.- Paris : Savy, Grenoble : A. Merle, 1860. 748 p., 5 planches dont carte géologique du Briançonnais au 1:250.000 de 1863. [Image 734]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

724 TERRAINS CRÉTAGÉS. tacés du sud-est de la France, M. Reynès a rectifié les déterminations de fossiles qui nous avaient fait admettre cette assimilation (g 188, 6°); au lieu du Trigonia scabra et de VActeonella lœvis, le grès de Dieulefit contient Trigonia limbata, d'Orb., et Acteonélla involuta, Coq., qui sont des fossiles de l'horizon du Micraster brevis. M. Reynès cite encore dans ce même grès : Ammonites tricarinatus, d'Orb.; Cardium marticense, Math.; Ostrea spinosa, Bœm.; 0. coniacensis, Coq., qui achèvent de caractériser celte faune et de la distinguer essentiellement d'avec celle d'Uchaux. Nous devons faire aussi une rectification au sujet d'une autre loca- lité du département de Vaucluse,le mont Venloux, que nous avons mentionné à tort (§186) comme devant être formé par le prolonge- ment des assises dures de la craie moyenne de Nyons et de Mollans. Cette grande montagne est néocomienne et même les calcaires à ca- prolines, qui revêtent son versant méridional ne s'élèvent pas jus- qu'au sommet et laissent à découvert, dans le haut, les calcaires de l'étage inférieur, avec Bélemnites pistilliformis, Ammonites recticosta- tus, etc. Les couches, plongeant au sud, montrent leurs tranches abruptes vers le nord. En avant de ce grand escarpement, on trouve, au sud de Saint-Léger et de Savouillans, une zone de craie inférieure sableuse et de marnes aptiennes, reposant sur le terrain néocomien de Brantes. Ces divers terrains plongent aussi vers le sud et semblent s'enfoncer sous la masse du Ventoux : c'est ce qui donne lieu à l'er- reur que nous avions faite, n'ayant pas pu explorer de près ces loca- lités qui sortaient du cadre de notre travail. En réalité, la craie infé- rieure n'est là qu'au pied d'une grande faille, et bute contre la base de l'étage néocomien inférieur qui forme tout l'escarpement du Ven- toux. C'est, pour le dire en passant, un exemple de plus des erreurs qui peuvent résulter d'observations slraligraphiques incomplètes et des appréciations établies à distance , d'après les allures apparentes des terrains. Ce sont, comme nous l'avons vu, ces causes d'erreurs qui ont si longtemps arrêté les progrès de la géologie dans nos chaî- nes intérieures (chap. VI) : ces mêmes causes ont aussi donné lieu pour les terrains crétacés de nos chaînes secondaires, ainsi que pour ceux du département de Vaucluse et de la Provence, à des classifica- tions entièrement'erronées, en opposition avec la stratigraphie réelle aussi bien qu'avec les lois de la paléontologie, et de la réfutation des- quelles nous rt'avons pas cru nécessaire d'embarrasser la marche de cet ouvrage. •[