Essai sur la topographie géognostique du département de l’Oise par L. Graves, ancien secrétaire général de la préfecture de l’Oise, de la Société géologique de France.- Beauvais : Imprimerie Achille Desjardins, 1847. XV-804 p., 22 cm. [Image 159]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

PAYS/DE-THELLE.

151

bois des Larris en face d'Ons-en-Bray est un autre cap plus prononce que les saillans ordinaires. Les plis de terrain qui divisent la continuité' dès talus sont dus évidemment à l'action prolongée des eaux pluviales; ils s'ouvrent vers le bas à la manière des ravins des plaines crayeuses. Les eaux se précipitant avec abondance à l'origine de ces plis, ont cause dans plusieurs lieux des érosions profondes et abruptes désignées sous les dénominations de fonds d'Enfer, gueules, goulëes : le village du Coudray - BelleGueule doit son surnom à la grande goulée qui existe vers le cap de Caumont. Toute la falaise est en craie blanche à lits de silex horizontaux, passant à moitié côte au calcaire marneux tendre ; il n'y a point de craie noduleuse : vers le bas la roche devient plus dure, grisâtre ; elle contient parfois un peu de sable et des pailleltes de mica; c'est le commencement de la glauconie. Ces bancs grisâtres recèlent des fossiles, tandis qu'on n'en trouve presque point dans la craie marneuse, où l'on rencontre de gros silex épars quelquefois d'un volume énorme. Les silex de la craie supérieure sont pareils à ceux de la Picardie. On remarque aussi en quelques lieux le silex tabulaire déjà indiqué aux environs de Beauvais et ailleurs. A la raarnière pratiquée au-dessous du bois qui couronne la côte Sainte-Hélène en face de Brétel, il remplit des filons obliques et perpendiculaires entre lesquels on rencontre épars des rognons sphéroïdes revêtus d'un enduit jaunâtre ferrugineux. On voit au sommet de l'entaille un lit de cette sorte de craie remaniée, brcchoïde , incohérente, déjà signalée ailleurs, interposée entre le diluvium et les premiers bancs brisés en fragmens. La craie blanche paraît seule dans l'étendue du pays de Tlielle; elle y est, en tout, conforme à celle de Ta grande division de Picardie. Le couronnement de la falaise forme d'abord un plateau presque horizontal large de quinze ceiUs à deux mille mètres ; ensuite la surface s'abaisse uniformément vers le sud ouest. Les puits les plus profonds descendent jusqu'à quatre-vingtdix mètres sans quitter la craie à bandes de silex : le fond de la Chesnée, inférieur de soixante mètres au niveau des coteaux voisins est aussi en craie blanche : ainsi la craie marneuse qui