Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 20]

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PROCÉDÉS CHIMIQUES.

EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.

très-bien pourquoi les liquides, malgré une désinfection en apparence parfaite, finissent toujours par rentrer en putréfaction. On a essayé, du reste, à Croydon, d'épurer de cette manière les eaux d'égout qui souillaient la Wandle et provoquaient les plaintes des riverains, mais on a dû y renoncer, en présence de la cherté du réactif et de l'insuffisance des résultats obtenus. Le chlorure de chaux a été expérimenté par un grand nombre de chimistes. Indépendamment des essais que nous venons de rapporter, de MM. Franckland et Hofmann, le Dr Letheby a fait pour le compte de la Cité de Londres une série d'observations, tant sur l'effet du chlorure que sur divers autres réactifs. Il a constaté, comme ses con-

frères, qu'avec une dose convenable de réactif on peut obtenir une désinfection qui semble satisfaisante, mais il n'a pas confiance dans le résultat final de l'opération et il doute que le chlorure de chaux ou tout autre agent chimique puisse, même à dose élevée, détruire la totalité des éléments organiques quiconstituent, selon lui, le véritable danger des eaux d'égout. « Sans doute, dit-il, comme conclusion de ses expériences, la destruction d'odeurs impures comme celle de l'hydrogène sulfuré peut être de quelque avantage; mais il n'y a pas la moindre preuve que ce soit là les seuls ou même les principaux éléments d'insalubrité; et il n'y a aucun motif scientifique de croire que leur destruction; soit suffisante pour diminuer la cause ou l'étendue d'une épidémie. »

Le sulfate d'alumine a été principalement étudié par MM. Hofmann et Witt et par M. Way. Ce dernier l'a employé.

avec, addition de chaux, de sulfate de zinc et de charbon

de bois, d'après le procédé Stothert, ce qui donne une séparation plus complète. A cet effet; il brassait dans mètre cube d'eau d'égout, i kilog. de sulfate d'alumine, 5o grammes de sulfate de zinc et i kilog. de charbon de bois pulvérisé. Il ajoutait ensuite au mélange 5o o grammes de

chaux éteinte. Il résulte de ses analyses (») que le liquide séparé ne diffère pas essentiellement de celui qu'on obtient avec la chaux seule, si ce n'est qu'il ne contient plus d'acide phosphorique ; mais il contient, comme dans le traitement par la chaux, une proportion notable de matières organiques, il n'est pas entièrement privé d'odeurs et il entre, au bout de peu de jours, en putréfaction. Les résultats obtenus par le même savant avec in mélange de phosphate acide de chaux et de magnésie sont encore moins satisfaisants. La liqueur filtrée conserve un

tiers de l'acide phosphorique et la presque totalité de l'ammoniaque.

Nous passons sous silence les essais faits sur plusieurs autres substances, qui ont paru moins efficaces que les précédentes.

L'impression qui résulte de l'ensemble de ces observations n'est pas favorable aux procédés chimiques. La pratique a plus que confirmé cette impression, comme on en pourra juger par le récit succinct de quelques entreprises (*) Nous en empruntons le tableau à M. Ronna: MATIÈRES PAR LITRE NATURE DES SUBSTANCES.

avant Lm: item ont.

en suspension. organiques / en dissolution. Matières

Chaux Magnésie.

Alumine

Oxydes de zinc et de fer Soude. Potasse Chlorure de sodium. Acide sulfurique Acide phosphorique. Acide carbonique. Silice Ammoniaque.

grammes. 0,2425 0,5553 0,2098 0,0259 0,0376 0,0342 0,0509 0,3225 0,0713 0,0821 0,1272 0,1555 1,9448 0,120

après traitement.

précipitées.

grammes.

grammes.

0,3078 0,3026 0,0255 0,0109 0,0143 0,0322 0,0533 0,3210 0,4576

traces. 0,0035 1,5290 0,119

1,7353 0,1920 0,0117 0,1410 0,1266 0,0071

0,0552 0,1208 0,1502 2,5407 0,435