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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE. 74 times si l'eau recevait la totalité des matières fécales. Quant
aux résultats sanitaires, ils ne laissent à désirer qu'à cause de la manière dont est faite l'application. Ainsi que nous l'avons déjà remarqué, le mauvais état des rigoles, l'excès de liquide et le manque d'écoulement sur certains points nuisent à l'efficacité du procédé ; néanmoins il n'en est pas résulté d'inconvénients sérieux, et on n'a constaté jusqu'ici aucune atteinte à la santé publique. C'est à Croydon qu'on trouve l'application la plus complète. La terre arrosée confine Beddington Park, et consiste
en Io° hectares d'un sol glaiseux, reposant sur la craie. Toute la surface possède une bonne inclinaison vers la Wandle, éminemment favorable au succès de l'opération. L'eau d'égout est filtrée sommairement et amenée par gravitation dans un canal ouvert au sommet des terres ; de là elle se distribue par de petits fossés ou tranchées, et coule à la surface au moyen de rigoles temporaires tracées çà et là par les cultivateurs. La population dont les déjections sont ainsi amenées sur les terres, est de 17.000 âmes ; la dose annuelle à l'hectare est évaluée à 7.5oo mètres cubes. Un dixième de la surface totale est arrosé à la fois, en sorte que chaque portion reçoit l'eau trente-six jours par an. Le liquide coule environ pendant Cinq heures sur la terre, et ce temps est tout à fait suffisant pour le déodoriser, disent les délégués, et pour permettre aux herbes de le dépouiller de ses matières fertilisantes. Après deux ou trois jours d'irrigation, le flot qui abandonne les terres est à peu près insipide, incolore et inodore. La plus grande partie de la ferme porte du ray-grass d'Italie, qu'il faut renouveler tous les trois ans, et les produits paraissent très-considérables.
Quelques portions sont encore à l'état de prairies naturelles. Le conseil de Croydon a pris à bail cette métairie à raison de 25o francs par hectare et la sous-loue lui-même à M. 'l'alliage sur le pied de 3i 2,5o, ce qui constitue une différence de 62,5o à son profit.
ENTREPRISES D'IRRIGATIONS.
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On doit considérer cette dernière somme comme une sorte de redevance mise à l'emploi de l'eau, mais le chiffre est loin de représenter la valeur du liquide, car d'après les comptes produits aux délégués du conseil métropolitain, il y a 4 coupes annuelles par hectare, qui se vendent chacune environ 5oo fr. L'herbe est surtout employée pour nourrir à l'étable des vaches laitières. Les travaux préparatoires du sol, en vue de l'arrosage, ont coûté de 4 à 600 francs par hectare, desquels le conseil a payé 250 : la dépense pour la filtration sommaire est à peu près compensée par la vente des dépôts, qui atteint if,90 la charretée. Pour avoir la valeur de l'eau, il faudrait déduire du revenu brut, ou la valeur locative de la terre de 2. 000 francs environ : avant l'arrosage ou 25o francs ; 2° l'intérêt et l'amortissement des frais de préparation du sol, soit 5o francs ; 5° les frais de culture, qui ne sont pas exactement connus mais la dépense du qui ne doivent pas dépasser 3oo francs ; réensemencement répartie sur trois ans, ou 33o francs environ. Il resterait ainsi 1.070 francs pour les 7.5o o mè-
tres cubes, ce qui porterait la valeur du mètre cube à 14 centimes. Ce chiffre élevé ne doit pas surprendre, par la
raison que la dose à l'hectare est ici très-modérée et susceptible conséquemment de donner le maximum de bénéfice. Il serait même encore plus fort si la distribution d'eau alimentaire n'atteignait pas te chiffre considérable de près de 200 litres par tête. La commission d'enquête de 1866-1867 cite des preuves non équivoques de la supériorité du procédé. « Aussi longtemps, dit-elle, que le conseil de salubrité de Croydon a eu recours à des procédés chimiques pour purifier les « eaux d'égout, il a été en butte à des procès continuels à
raison de la corruption des eaux. Il s'est mis alors à appliquer la méthode des irrigations à Beddington, et les eaux qui sortaient des champs arrosés tombaient dans la Wandle. M. Gurney, n'ayant pas assez d'eau à