Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 219]

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MINES ET USINES MÉTALLIQUES

le voisinage ou le contact d'une des épontes, et que les gisements les plus riches correspondent à des excavations de la masse calcaire adjacente.

De là une assez grande incertitude sur l'étendue et l'avenir des gîtes minéraux à quelque distance de ce qui est déjà reconnu par les travaux des mines. Il résulte d'ailleurs de ce que nous venons de dire sur le mode de gisement, que l'avenir de toutes les exploitations doit être considéré comme limité à une profondeur assez restreinte. Les substances métalliques ne se trouvant en effet que dans la gangue, et cette dernière étant principalement un résultat de l'action de la syénite sur les roches calcaires, on doit en conclure que l'existence de la gangue et des gîtes minéraux est liée au voisinage du calcaire, et par suite ne dépasse pas, ou dépasse de très-peu en profondeur le point où les couches calcaires cessent d'exister dans le voisinage de la syénite. Connaissant par l'étude de la surface l'étendue et l'inclinaison des terrains calcaires cette profondeur maximum des gîtes peut être déterminée au moins approximativement, et nulle part elle n'est trèsconsidérable. Ajoutons toutefois que, vu l'étendue des districts miniers

et bien que la masse des minerais exploités jusqu'à ce jour soit dans certains districts très-importante, il reste encore sans aucun doute de très-grandes quantités de minerais à reconnaître et à extraire. D'ici à de longues années l'exploitation sera plutôt limitée par la difficulté des travaux de reconnaissance et la cherté de l'extraction que par l'épuisement des gîtes. Ces prémisses générales posées, nous passerons à l'examen des différents centres miniers en commençant par le plus septentrional, celui de Moravicza-Dognacska.

DU BANAT.

MORAYICZA ET DOGNACSKA (fig.

4n9 r, PI. VI).

Observations générales. .La masse syénitique qui s'étend depuis la partie inférieure du village de Dognacska jusqu'à R. Bogsan , sur une longueur de 13 kilomètres, et qui présente sur une grande partie de cette distance une largeur de 2. 5oo mètres, est entièrement comprise dans les micaschistes.

Vers le milieu de sa longueur, cette masse a rencontré une longue bande de terrain jurassique de l'orientation N. 24° E, complétement isolée au milieu des schistes; la syénite l'a soulevée et brisée, mais sans changer sa direction, en produisant des effets de métamorphisme remarquables. Le calcaire est dans la partie médiane de la bande complètement cristallin, et forme un marbre à gros grains qu'on peut utiliser pour les objets d'art qui n'exigent ni une grande finesse de grains, ni un très-grand volume de pierre complètement saine. Dans la partie de la bande calcaire située à une certaine distance de la syénite, le calcaire reprend son aspect ordinaire. Nulle part il n'y a contact immédiat entre la syénite et le calcaire ; la gangue souvent très-épaisse qui les sépare est, près de Moravicza, très-chargée en grenat ; plus au sud, dans

le voisinage des schistes micacés, elle est caractérisée par un mélange de feldspath, de trémolite et de strahlstein;

et il est à remarquer que la gangue n'entoure pas seulement le calcaire sous la région qui correspond à l'intersection de la syénite, mais encore qu'elle l'accompagne jusqu'à une assez grande distance de la roche éruptive. Il semble dans ces parties que la gangue, ou la syénite elle-même, ait été injectée violemment entre le calcaire et les micaschistes.

C'est d'ailleurs, en conformité avec ce que nous avons

dit plus haut, dans la gangue et par suite le long de la