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LES ÎLES TAHITI ET RAPA.
NOTES GÉOLOGIQUES SUR L'OCÉANIE ,
de s'établir sur l'île avant l'extinction définitive des Nolcans.
Vallée.de Punaauia (io). - Cette vallée, une des plus grandes de l'île, vient immédiatement après la précédente; elle se prolonge jusqu'aux pieds des pics -Orohéna et Aorai qu'elle contourne. Ces vallées présentent une particularité ...remarquable, c'est qu'a une certaine distance de leur embouchure elles viennent toutes se buter aux pieds d'un cirque vertical plus ou moins élevé, du haut duquel la rivière forme cascade. Si, au prix de mille fatigues, on franchit cet obstacle, on arrive sur une surface plane, plus ou moins importante, sur
- laquelle débouche une nouvelle gorge qui sert de lit à la
rivière jusqu'à ce qu'un nouveau cirque vienne encore entraver la marche. Ordinairement la vallée se termine définitivement ainsi contre un mur vertical de plusieurs centaines de mètres de hauteur, tout à fait infranchissable pour ceux qui arrivent par le fond de la vallée. Les choses se passent exactement de cette .manière pour la vallée de Punauia ; si l'on y suit le cours d'eau principal, celui de Punaauru 1), on rencontre.,. .à. une distance de 7.000 mètres environ de la mer,un premier cirque aux parois
verticales: au-dessus, c'est le plateau de Tomanu (12), large de 5 à 6 kilomètres, et dont les contours se terminent
par des berges à pic, des précipices de 5ao à 400 mètres de hauteur. Des reliefs aussi inaccoutumés dans l'écorce terrestre, dominés encore à plus de 1.000 mètres par les pics aigus et nuageux de l' Aurai et de l'Orohéna, sont un excellent exemple de la manière d'être des roches volcani-
ques après que des siècles de dénudation ont passé .sur elles ; aussi, en présence de ce spectacle, le savant Pana, habitué cependant aux grandioses paysages du NouveauMonde, s'était-il écrié IL is n ail the world the most instructive ami wonderful about volca-
nie rocks. »
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Dans cette vallée on rencontre principalement un basalte amygdalaire noir, à rognons de mésotype aciculaire; on y a .aussi trouvé un fragment de basalte, sur lequel se dessinait avec une grande netteté l'empreinte d'une fougère qui existe encore dans l'île, ainsi que celle d'un coléoptère; ce curieux échantillon fut donné par celui qui-l'avait trouvé à un naturaliste anglais qui se rendait à Melbourne. Ainsi, lorsqu'on veut parvenir aux sommets des pics intérieurs, il ne faut point suivre les thalwegs des vallées, qui tous cependant prennent cette direction, mais il faut remonter suivant les crêtes à parois si roides qui dominent ces gorges; on s'engage ainsi au milieu d'épaisses :broussailles extrêmement difficiles à franchir et le long de crêtes algues qui, dominent à droite et à gauche des précipices de plusieurs centaines de mètres de hauteur, Nous remontâmes la rivière Vallée de Naraoa (15). de Maraoa (15), dont l'embouchure est placée sur la vaste et belle concession agricole de MM. Soares et compagnie; comme toujours, les berges qui surmontent ce cours d'eau sont très-fortement inclinées et recouvertes d'une riche végétation, mais complétement impénétrables sans le secours de la hache ; à 6 kilomètres environ, nous étions en présence d'un cirque où le cours d'eau forme cascade ; au-dessus c'est un plateau, puis une gorge, puis un cirque, et ainsi de suite.
Nous rencontrâmes surtout des basaltes .avec de-volumineux cristaux de pyroxène.
Vallée du lac de Vaihiria (14). - A son entrée, cette
vallée est assez large .et-présente un sol très-fertile ; au bout de 7 à 8 kilomètres environ, elle se resserre et offre ensuite
sur ses flancs une succession de cirques, dont les parois verticales bordent la rivière et obligent à la traverser à chaque instant, d'autant mieux que des chutes d'eau plus ou moins importantes s'élancent du haut de ces cirques. Nous avons ainsi traversé cent douze fois ce torrent; sa pente est