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RAPPORT DE M. MATROT.
ACCIDENT A L'USINE DE EUES.
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collecteur. Ces deux conduites présentent immédiatement un coude à angle droit, destiné à les relever à une hauteur convenable pour la traversée des cours. Les joints à emboîtement étant justement destinés à permettre les dilatations longitudinales sont évidemment incapables de résister au moindre effort de traction exercé
RAPPORT SUR L'ACCIDENT DU 12 MARS 1870 A L'USINE DE FlVES
Par M. MATROT, ingénieur des mines.
longitudinalement.
par une fuite de vapeur dans l'usine de la Compagnie de Fives-Lille, je me suis rendu le jour même sur le théâtre
Supposons le collecteur rempli de vapeur à la pression normale (5 atmosphères effectives) et considérons en particulier le système formé par le tronçon extrême LM et la portion de conduite deux fois recourbée BOR invariablement reliée au tronçon LM par le joint à brides N. On voit facilement que les composantes longitudinales (c'est-à-
de l'accident, afin d'en rechercher les circonstances et les
dire parallèles à l'axe du collecteur), des pressions qui
causes. De l'examen des lieux et des témoignages recueillis ré-
s'exercent sur le coude B ne sont pas détruites par d'autres et que l'ensemble de ces composantes longitudinales donne une résultante f parallèle à l'axe du collecteur, égale à la pression exercée par la vapeur sur une surface égale à la section droite de la conduite et tendant à arracher le tronçon extrême LM de l'emboîtement qui le réunit au tronçon précédent CD. La rigidité de la conduite BOR est évidemment insuffisante pour résister à la force f ([dépasse 1.5oo kilogrammes). Le système ne peut donc rester en place, que s'il est maintenu par une liaison extérieure. Cette liaison extérieure indispensable est justement fournie par la tubulure du robinet S invariablement fixée sur le dénie T
Ayant été informé le dimanche 13 mars 1870, par M. le
commissaire de police de Fives, que, la veille, vers dix heures du soir, deux ouvriers avaient été grièvement brûlés
sultent les faits suivants La majeure partie de la vapeur motrice nécessaire aux nombreuses machines de l'usine de Fives est fournie par un groupe de cinq générateurs tubulaires installés dans un bâtiment spécial. Un gros tuyau collecteur AB (voir le croquis Pl. IV, fig. 1) , réunit la vapeur des cinq générateurs et la conduit d'un côté vers la forge et l'atelier d'ajustage, de
l'autre côté vers l'atelier de chaudronnerie. Ce collecteur est formé d'autant de tronçons qu'il y a de générateurs. Chaque tronçon, tel que CD, porte un gros robinet G dont la tubulure est fixée au moyen d'une bride H sur le dôme du générateur correspondant. Les robinets permettent d'établir ou d'intercepter à volonté la communication entre chaque générateur et le collecteur de vapeur. Les divers tronçons du collecteur sont réunis les uns aux autres par de simples emboîtements rendus étanches au
moyen d'étoupes serrées par des presse-étoupes K. Les deux tronçons extrêmes (LM) sont reliés par des joints ordinaires à brides aux deux conduites qui prolongent le
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du générateur U.
Les robinets de prise de vapeur des divers générateurs .sont tous identiques, et permettent seulement d'établir ou d'intercepter la communication entre chaque générateur et le collecteur. Ce dernier ne porte d'ailleurs, ainsi que les conduites qui le prolongent de part et d'autre, aucun autre robinet, en dehors des soupapes d'admission des diverses machines. Cette disposition est évidemment défectueuse. En .cas de rupture d'un joint sur l'une des conduites, il faut TOME
, 1871.
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