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ACCIDENT PAR ASPHYXIE
DANS LES HOUILLÈRES DE BULLY-GRENAY (PAS-DE-CALAIS). 191
surface plusieurs cages chargées de cadavres ou d'hommes et d'enfants à moitié asphyxiés. Deux autres sauveteurs les rejoignent ; les cinq se partagent l'exploration des travaux, les uns dans la veine Saint-Alexis, les autres dans la veine Saint-Constant. Ces derniers, après avoir visité la région de l'incendie, parcouru les tailles de la vallée et celles du levant F, découvrent au retour M. Deladrière, agenouillé au bas de la descenderie BL, la face appuyée sur une pla-
niées étaient plus chaudes et plus chargées d'étincelles ; d'autre part, les tuyaux et les bois secs de la galerie étaient
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que de fonte. Ils croient l'avoir entendu râler; mais déjà cette longue course, dans un air encore très-impur, les avait en partie asphyxiés ; ils gravissent avec peine ce plan incliné BL et tombent évanouis à leur arrivée Clans la bowette,
Revenus à eux, ils renvoient les ouvriers préents au bas de la descenderie ; mais M. Deladrière ne donnait plus signe de vie ; un jeune enfant, qui gisait à quelque distance de l'ingénieur et du corps de l'ouvrier Frelin (dont nous avons vu plus haut le dévouement et la mort), fut seul sauvé.
On procéda à la levée des cadavres, au nombre de treize.
Un appel fait, à trois heures du matin par le sousingénieur, révéla encore l'absence de six ouvriers appartenant à l'exploitation de Saint-Constant. On les découvrit
enfin en sondant le puisard du fond de la fosse, où ils avaient trouvé la mort. Dans les travaux de la veine Saint-Alexis, tous les ouvriers
avaient été avertis à temps par le porion, dès qu'il sentit la première odeur des fumées, ou par les sauveteurs; à part un homme et deux enfants, qui tombèrent ,suffoqués, tous remontèrent sains et saufs. L'incendie qui s'était déclaré, le 17, dans la galerie GGG,
s'explique par le service exceptionnel auquel la machine devait suffire, à raison du développement du travail journalier pendant la quinzaine qui précède la. Sainte-Barbe. Le feu de la chaudière étant poussé plus activement, les fu-
tapissés de suie.
Pour maîtriser le feu, il fallut barrer les cheminées X et Y, construire un troisième barrage à l'origine de la galerie GGG, boucher les tuyaux de ventilation de la chambre de la chaudière m, fermer le foyer, après avoir arrosé d'eau les parois de la chambre. Mais, cela ne suffisant pas pour intercepter tout appel d'air, on établit un barrage Soigné dans
la bowette sud BR du niveau de 244 mètres et on condamna diverses recoupes, aboutissant à d'anciens travaux dont les remblais pouvaient être perméables. Sans insister davantage sur l'origine de l'incendie et sur les moyens employés pour le combattre, on doit reconnaître, avec les ingénieurs des mines, que la catastrophe qui a fait tant de victimes tient à une seule cause, la fermeture de la porte P. L'arrêt brusque du courant a produit l'effet d'un coup de bélier, rejetant les fumées, par la cheminée X, vers la bowette et dans la descenderie. Peut-être contenaient-elles un peu d'oxyde de carbone, dont l'action délétère a déterminé la prompte asphyxie des 'premières victimes. D'un autre côté (c'est un fait bien observé par les ouvriers qui se trouvaient à l'accrochage), les fumées qui avaient filtré à travers les joints de la cloison du petit guyot, descendaient déjà du puits même que le grand
nuage venant de la bowette fût arrivé sur eux. Pendant quelques minutes, l'atmosphère à l'accrochage se chargea,
des deux côtés, de gaz délétères. On s'explique ainsi la chute, dans le puisard, des six victimes qui s'y sont noyées.
Aussitôt que la porte P dtt été rouverte et la marche du ventilateur accélérée, l'air frais dilua les fumées, à l' accrochage et dans la bowette, assez rapidement pour laisser pénétrer le maître-porion Maréchal jusqu'à la voie de fond BC de, SaintrConstant. Mais le retour des fumées, ramenées à l'intérieur après le rétabli ssement de l'appel d'air, a peut-être